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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Législatives - Le chef du PSP compare la situation à cele qui prévalait en 1951 Joumblatt se déchaîne contre le pouvoir, Murr et la Syrie(photo)

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt s’est à nouveau déchaîné hier contre le pouvoir, dénonçant «l’omnipotence» du ministre de l’Intérieur Michel Murr, des militaires et des services de renseignements, et comparant la situation à celle qui prévalait en 1951, avant la démission du président Béchara el-Khoury. Il a également réitéré ses accusations contre les interventions libanaises et syriennes dans le processus électoral, et estimé que la vraie bataille de la démocratie aura lieu après le scrutin. À cet égard, il a de nouveau confirmé son rapprochement avec les principaux pôles chrétiens et exprimé clairement son souhait de la naissance d’un front politique pour la défense des libertés et le rééquilibrage avec la Syrie. Tenant une conférence de presse à Moukhtara, M. Joumblatt a commencé en exhibant une carte électorale dépourvue de photographie. «Il y a le nom, mais pas la photo, parce qu’il faut savoir qu’ils (les autorités) disposent de listes des personnes qui sont en voyage, des émigrés et des décédés. À la dernière minute, quelqu’un vient et appose sa propre photo, en prenant le nom d’un émigré ou d’un mort. Si notre scrutateur ne connaît pas le votant personnellement, alors ce dernier peut faire ce qu’il veut. C’est ce qui s’est passé à Jdeidé lors des dernières élections et c’est ce qui se passera cette fois-ci», a-t-il dit. «Bien sûr, il y a aussi les convois de naturalisés, qui doient faire face à des menaces. On leur dit : si vous ne votez pas dans un sens déterminé, on vous retire votre nationalité. Certains des naturalisés avaient droit à la nationalité. Mais nous savons par exemple que les sept villages (annexés à la Palestine avant 1943) sont devenus 25. En outre, nous avons dû accueillir des tonnes de frères arabes, de bédouins et d’autres», a-t-il ajouté. En tout cas, «ils sont tous sous les ordres du ministre omnipotent (Michel Murr) qui gouverne le pays actuellement». «À mon avis, Émile Lahoud ne gouverne rien du tout. C’est le ministre ommipotent qui dirige le pays. La situation est comparable à celle qui prévalait en 1951 lorsque cheikh Béchara el-Khoury a été renversé. En fin de compte, toute cette pression de la part des services, toute cette falsification mèneront à une crise politique majeure, à un très grand renversement politique. C’est pourquoi nous espérons que le président Lahoud mettra un terme à tout cela, mais apparemment cela continue», a-t-il poursuivi. «Regardez Télé-Liban et cette campagne hystérique et personnelle contre Rafic Hariri. Nul ne pourra éliminer les courants populaires authentiques, les Nassib Lahoud, Walid Joumblatt, Samir Frangié, Nayla Moawad, Omar Karamé et d’autres pôles majeurs, de même que le courant aouniste, les Forces libanaises et le Bloc national. Nul n’éliminera quiconque, à moins qu’on ne veuille le faire par la force», a lancé M. Joumblatt . Il a rappelé qu’il avait été le premier à mettre en garde contre le pouvoir de la «chambre d’opérations», cette chambre «formée d’officiers et qui se trouve à la présidence de la République, dans les administrations et partout». «Je veux prévenir toutes les forces démocratiques et nationales : il faut nous unir parce que le Liban sans liberté, sans démocratie, sans souveraineté et sans indépendance n’a plus de valeur ni de sens», a-t-il dit. «Les menaces pleuvent sur la presse, sur le corps judiciaire. Voyez le Conseil supérieur de la magistrature qui assiste en spectateur aux nominations de juges élaborées à partir de la chambre d’opérations. Voyez le ministre de la Justice qui est incapable de nommer les personnes compétentes. La justice est entièrement investie, le gouvernement inexistant, à l’exception du ministre omnipotent». «Qu’attend-on au juste du prochain Parlement? Qu’il soit le Parlement des services, avec une part pour la Sûreté générale, une autre pour la Garde présidentielle, une troisième pour la Sécurité de l’État et une quatrième pour l’armée?» s’est-il interrogé. « Le dialogue se poursuivra » Répondant ensuite aux questions des journalistes, M. Joumblatt a indiqué que «le dialogue s’amplifiera avec les forces démocratiques et influentes sur le terrain, comme les Kataëb, le courant aouniste, les FL et aussi Rafic Hariri». «Nous devons regarder au-delà des élections parce que nous voulons protéger le système démocratique au Liban sur la base du principe que personne ne peut éliminer quiconque», a-t-il déclaré. À la question de savoir s’il craignait les résultats du scrutin, il a répondu : «Quels que soient les résultats, le dialogue se poursuivra. Au contraire, nous sommes en train de construire le futur pour protéger les libertés au Liban, ainsi que l’indépendance et la souveraineté, la liberté d’expression. Nous ne voulons pas laisser ce groupe d’officiers éliminer la vie politique». Et d’ajouter : «Le président Lahoud est-il au courant de cela? Si c’est le cas, la confrontation sera donc directe avec lui, et sinon, qui gouverne le pays ? Les choses sont claires : le Moutassarref, c’est Michel Murr, et son fils aussi. Le gouvernement n’est pas neutre (dans les élections). Il faut qu’il démissionne pour ouvrir la voie à un Cabinet neutre». Sur les relations avec la Syrie, M. Joumblatt a dit : «Soyons clairs. Je n’ai pas déclaré la guerre à la Syrie. Ce que je réclame c’est un rééquilibrage des relations. Il y a un traité entre les deux pays, des accords de sécurité, mais il y a aussi les intérêts économiques, agricoles, sécuritaires du Liban. A mon avis, personne aujourd’hui au Liban n’est assez fou pour faire la guerre à la Syrie. En outre, il n’y a plus aucun nid antisyrien. Israël est définitivement sorti du Liban. J’ai donc le droit en tant que Walid Joumblatt d’ouvrir le dialogue à l’intérieur, de chercher la réconciliation. Veut-on interdire à Walid Joumblatt de parler aux chrétiens? À Rafic Hariri? Aux forces influentes? Suis-je capable de nier l’existence du courant aouniste? Du Bloc national, du PNL? Nassib Lahoud, du courant national démocratique, est-ce qu’il n’existe pas lui aussi ?» «Je suis attaché à un Liban démocratique, un Liban économiquement prospère et culturellement ouvert. Un Liban pluraliste politiquement, économiquement et culturellement est une garantie pour la Syrie. Par contre, si l’économie libanaise s’effondre, si la vie politique est anéantie, la Syrie sera-t-elle capable de supporter le poids du Liban ?», a-t-il ajouté. Interrogé sur des déclarations du chef du Parlement Nabih Berry estimant que le retrait des forces syriennes du Liban n’interviendrait que sur décision du chef de l’État, du Conseil des ministres et de la Chambre, M. Joumblatt a répondu en reprochant à M. Berry d’avoir pour seul objectif dans la bataille électorale d’anéantir son rival au Liban-Sud Habib Sadek. «De toute façon, je n’ai pas parlé spécifiquement de retrait des troupes syriennes, mais je suis en droit de m’interroger pourquoi certains postes syriens convoquent les moukhtars, les présidents des municipalités et d’autres notables et leur demandent de voter à Baabda pour la liste adverse et au Chouf pour Farès Zebiane, Naji Boustany et Zaher el-Khatib». «Les Syriens m’avaient dit la dernière fois qu’ils n’interviendraient pas. Mais il semble que ce soit quelque peu décentralisé chez eux». Des pressions « énormes » Reprenant ses attaques contre le pouvoir, il a estimé que le mandat du chef de l’État était «menacé, si le déclin politique et économique se poursuivait ainsi et s’il décidait de gouverner le pays par le biais d’un groupe d’officiers». Il s’est toutefois refusé à parler de révolution, en rappelant qu’en 1951, «sept députés, parmi lesquels Kamal Joumblatt, Camille Chamoun et Ghassan Tuéni, ont réussi à changer le cours de l’Histoire». «Il faut savoir lire l’Histoire. Si le président Lahoud ne lit pas l’Histoire, il peut commettre la même erreur». En réponse à une question, il a déploré le fait qu’Albert Moukheiber se présente seul au Metn (et non avec Nassib Lahoud), estimant que «sa faute est d’autant plus grave qu’il est l’homme d’un passé glorieux, chargé de positions nationales courageuses et grandes». Il a à nouveau évoqué la possibilité de former un «front national», «car, a-t-il dit, nous devons protéger le pays, les libertés et la démocratie. Nous devons aussi trouver une solution pour sortir de la crise économique». Le leader druze s’est indigné «des propos insultants» tenus par M. Murr contre Nassib Lahoud. Mais, selon lui, la véritable bataille aura lieu après les élections. « La bataille contre la militarisation du régime et l’annulation de la vie démocratique se poursuivront» a-t-il précisé avant d’ajouter qu’il était pour le retour de M. Hariri au pouvoir. En réponse à une question sur une alliance avec le Hezbollah, M. Joumblatt a répondu que des «pressions énormes» auraient été exercées sur ce parti afin de l’obliger à être sur la liste rivale. Selon lui, l’opinion publique libre sera plus forte que les services et «s’ils continuent ainsi, ils risquent de se voir traités comme Vladimir Poutine lorsqu’il a voulu participer aux funérailles des victimes du Koursk. Plus l’oppression est forte et plus la réaction populaire sera radicale. Le peuple est plus fort que les services et que toutes les armées», a-t-il souligné. Il s’est déclaré prêt à discuter des relations libano-syriennes avec le président Bachar Assad «si celui-ci trouve un peu de temps pour cela». Le leader druze s’est empressé de préciser qu’il n’est certes pas «l’ennemi numéro 1 de la Syrie au Liban. Je suis simplement pour un rééquilibrage des relations libano-syriennes sur les plans politique et économique et dans le volet sécuritaire». «Il y avait 300 000 soldats soviétiques en Allemagne de l’Est. Malgré cela, le mur de Berlin s’est effondré sans une seule gifle», a-t-il conclu.
Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt s’est à nouveau déchaîné hier contre le pouvoir, dénonçant «l’omnipotence» du ministre de l’Intérieur Michel Murr, des militaires et des services de renseignements, et comparant la situation à celle qui prévalait en 1951, avant la démission du président Béchara el-Khoury. Il a également réitéré ses...