Israël - Les trois soldats ont bien été tués par leurs camarades Des responsables militaires démissionnent suite à la bavure face au Hamas

Les trois soldats israéliens de l’unité d’élite Douvdevan (Cerise), qui ont trouvé la mort samedi dernier lors d’un raid en Cisjordanie contre un militant palestinien du Hamas, ont bien été tués à la suite de tirs erronés de leurs camarades, a annoncé hier l’armée israélienne. «Le rapport préliminaire d’enquête établit sans équivoque que, à notre grand regret, les soldats Roï Even Finsteiner, Niv Yaacobi et Liron Sharbit ont été tués par les tirs de leurs camarades et que le soldat Avraham Yossef a été blessé par les tirs de nos forces», précise le texte. «Le chef d’état-major, le général Shaoul Mofaz, a ordonné un complément d’enquête la semaine prochaine pour vérifier l’ensemble des données liées à cette opération avant de les rendre publiques», a ajouté le communiqué. L’opération avait été menée dans le but d’arrêter à Assira al-Shamaliyah, une localité du nord de la Cisjordanie, Mahmoud Abou Hannoud, l’un des chefs de la branche armée du mouvement de la résistance islamique (Hamas). Ce dernier était parvenu, malgré ses blessures, à s’enfuir dans la ville autonome de Naplouse, où il s’était rendu à la police palestinienne. Selon un autre communiqué de l’armée, le commandant des forces israéliennes en Cisjordanie, «le général Shlomo Oren, a présenté sa démission en indiquant au général Mofaz qu’il assume la responsabilité de la conduite de cette opération», en tant que supérieur hiérarchique de l’unité Douvdevan. Aucune source officielle n’a confirmé l’acceptation de la démission du général Oren par le général Mofaz. L’unité Douvdevan avait déjà commis une sanglante bavure le 16 août en tuant Mahmoud Assad Abdallah, 73 ans, le mokhtar (chef traditionnel) du petit village de Sourda en Cisjordanie, qui avait tiré sur eux les prenant pour des cambrioleurs. Abou Hannoud a été admis à l’hôpital de Naplouse et doit être jugé par la cour palestinienne de sécurité de l’État, connue pour ses jugements expéditifs. Elle a souvent envoyé en prison des activistes du Hamas pour de longues peines de détention, mais n’a jamais prononcé contre eux une peine capitale. Selon le procureur général palestinien, Khaled al-Kidra, Abou Hannoud sera jugé uniquement pour avoir violé les lois palestiniennes, et la date de son procès n’a pas été arrêtée. Le quotidien Haaretz avait indiqué que selon l’enquête de l’armée, les tireurs d’élite de l’unité Douvdevan avaient ouvert le feu contre leurs camarades embusqués – contrairement aux ordres – sur le toit d’une maison voisine de celle où Abou Hannoud s’était réfugié. Les soldats auraient normalement dû prendre position au maximum au premier étage de la maison, mais se seraient sentis «menacés», a ajouté le journal. La presse israélienne a d’autre part indiqué que le commandant des opérations de Douvdevan, appelé le lieutenant-colonel «Micky», envisageait également de démissionner. Les membres de cette unité se déguisent souvent en Palestiniens pour opérer en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sans se faire repérer contre les activistes intégristes du Hamas ou du Jihad islamique. Le Haaretz a par ailleurs indiqué que durant la dernière décennie 14 soldats israéliens ont été tués et 15 autres gravement blessés par les tirs erronés de leurs camarades, à l’entraînement ou en opérations.