Joumblatt : un important message à l'intention du pouvoir

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, dont les deux listes électorales viennent de réaliser une victoire écrasante dans les circonscriptions du Chouf et de Baabda-Aley, a estimé que cette victoire constitue un important message à l’intention du pouvoir et, qu’à l’heure des choix difficiles, le peuple libanais a toujours opté pour la liberté dans les circonstances difficiles. Ce message, a-t-il poursuivi, doit être assimilé par le pouvoir qui «devra revoir ses comptes en conséquence et œuvrer en vue de la désignation d’un cabinet d’union nationale avec la participation de tous les leaderships libanais véritables, ou alors s’entêter dans sa politique actuelle». «Nous sommes disposés à conclure un marché avec le pouvoir car il y va de l’avenir du pays. Le Liban ne peut exister sans un régime démocratique, une nouvelle loi électorale, un découpage en petites circonscriptions et une véritable union nationale», a-t-il poursuivi. Répondant à une remarque sur le fait que tout dialogue sous-entend des concessions, M. Joumblatt a répondu : «quelles concessions ? Nous sommes en position de force. Le peuple a accordé sa confiance à Nassib Lahoud, Walid Joumblatt et à la majorité écrasante de notre liste électorale. Les symboles du passé sont finis, tombés, morts». Il s’est refusé à nommer ceux qu’il a qualifiés de «symboles du passé» et affirmé que «la réussite de Pierre Gemayel, Nassib Lahoud, Omar Karamé et leurs semblables aux élections législatives constitue un signal politique». Il a invité le président de la République à une lecture adéquate de ce signal politique et «d’infléchir le cours de sa politique». Il a ajouté que «les précédents gouvernements d’union nationale étaient importés et préfabriqués». «Pour la première fois, j’ai senti que j’étais libre d’élire. Pour la première fois au Liban, il y a eu une élection et non un vote», a-t-il affirmé. En conclusion, il a souligné que «seule la parole libre a rendu possible notre réussite» et réitéré son appel à la coopération du président Lahoud, estimant que la désignation d’un gouvernement d’union nationale et la réduction des ingérences des services sécuritaires «constitueraient autant de facteurs positifs».