Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Difficultés pour le Hezbollah à Baalbeck-Hermel Retour en force de Toufayli à travers ses partisans

Les tractations développées par le Hezbollah à Baalbeck-Hermel avec les tribus comme avec les pôles politiques de la région n’ont pas donné de résultats. Les différends concernant la liste que le parti de Dieu doit parrainer battent leur plein. Exigences et contre-revendications s’entrechoquent, chaque partie concernée tentant de décrocher le gros lot. Et, bien entendu, on rivalise de zèle, de tous côtés, pour solliciter le soutien ou l’arbitrage bienveillant des «parties influentes» dont les choix, dans cette région frontalière, sont évidemment déterminants. Du côté des minorités chrétiennes, les dignitaires religieux comme les notables locaux se sont entendus pour prier le Hezbollah de ne pas négliger l’élément de vraie représentativité dans la sélection des candidats maronites ou grecs-catholiques. Par ailleurs, cheikh Soubhi Toufayli, qui est toujours en cavale, fait une réapparition politique remarquée dans la région, à travers l’action menée par des partisans aussi zélés que nombreux. Ce phénomène en inquiète plus d’un, notamment au sein du Hezbollah où l’on n’apprécie pas beaucoup le cheikh transfuge, qui fut parmi les fondateurs du mouvement lors de la scission initiale avec Amal. Des portraits géants du leader recherché par la justice pavoisent les entrées, les sorties et les grands-places de nombre de localités. Aussi bien à l’Est, du côté de son fief de Brital, qu’à l’Ouest, à proximité de la bourgade de Chmestar que contrôle son célèbre natif, M. Hussein Husseini. On parle beaucoup à Baalbeck-Hermel d’une liste Toufayli (sans qu’il en fasse partie, bien évidemment) en gestation. Si cela devait se confirmer, il est certain que cette formation gênerait un peu le Hezbollah aux entournures électorales. Les chances de la liste de Toufayli ou de sa capacité de nuisance résident principalement, détail à souligner, dans le choix des candidats chrétiens. Car dans ce domaine, le cheikh semble vouloir faire largement écho aux demandes de représentativité des communautés minoritaires. Ce qui lui permettrait sans doute d’en faire le plein de voix, pour le peu qu’elles peuvent représenter dans la balance globale. Selon des observateurs de la Békaa, il n’est pas exclu que le phénomène Toufayli soit encouragé en sous-main par des décideurs soucieux de montrer au Hezbollah qu’à tout moment son quasi-monopole politique dans la région peut être remis en question. Une tactique d’ailleurs déjà adoptée, indiquent les mêmes sources, lors des municipales, notamment à Baalbeck où le Hezb n’avait pu obtenir la majorité des sièges. Toujours est-il que certains naïfs se demandent comment l’État laisse accrocher les posters de propagande d’un repris de justice, en lieu et place des affiches «wanted» que la police devrait placarder. À Beyrouth même, où la chaude actualité électorale étouffe cependant leur voix, certains opposants légalistes s’indignent qu’«un pouvoir dont l’un des slogans les plus tonitruants est l’État de droit évite d’appliquer la loi à tous. Et de chercher à mettre la main sur un hors-la-loi qui est bien localisé». «Une passivité d’autant plus inadmissible, ajoutent ces radicaux, qu’elle contraste avec la sévérité exagérée manifestée à l’encontre, entre autres, des jeunes aounistes, qui se voient expulser des sites où ils veulent organiser de paisibles camps d’été. La partie libanaise de l’application de la loi est trop bien exécutée chez nous, la sécurité restant comme on sait partagée dans nombre d’autres secteurs».
Les tractations développées par le Hezbollah à Baalbeck-Hermel avec les tribus comme avec les pôles politiques de la région n’ont pas donné de résultats. Les différends concernant la liste que le parti de Dieu doit parrainer battent leur plein. Exigences et contre-revendications s’entrechoquent, chaque partie concernée tentant de décrocher le gros lot. Et, bien entendu,...