Iran Nouvel épisode dans la guerre des journaux

Alors que la «guerre des journaux» fait rage entre conservateurs et réformateurs, le dernier grand quotidien réformateur iranien a été interdit de publication hier par le Tribunal spécial sur la presse. Selon des journalistes, Bahar, dont le directeur de publication, Saeed Pourazizi, est le conseiller du président Mohammad Khatami pour les questions liées à l’information, a été suspendu sur-le-champ jusqu’à la tenue de son procès. Fondé en avril à la suite de la fermeture de plusieurs titres, ce quotidien était rapidement devenu l’un des plus gros tirages de la presse quotidienne. Il avait déjà eu maille à partir avec le Tribunal de la presse mais il avait réussi à échapper jusqu’ici à ses foudres en diminuant la place accordée à la couverture et aux commentaires. Cette interdiction intervient deux jours après la mise en échec des réformateurs dont le projet de réforme libéralisant la loi sur la presse a été bloqué au Parlement par le guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette mesure de dernière minute avait déclenché un beau fracas parmi les élus, dont certains n’ont pas hésité à faire le coup de poing à l’Assemblée. Le président du Majlis a fait savoir aux députés mécontents qu’ils n’avaient pas le choix et devaient obtempérer face au guide, qui a toujours le dernier mot dans les affaires importantes de l’État.