Athlétisme - Quatrième étape de la Golden League aujourd'hui à Zurich Jones, el-Guerrouj, Greene pour une page d'histoire

La tentative de doublé de Marion Jones, le premier duel de l’année entre Hicham el-Guerrouj et Noah Ngeny sur 1 500 m et le retour de Maurice Greene peuvent ajouter, aujourd’hui, de beaux chapitres à la grande histoire de la réunion de Zurich, quatrième étape de la Golden League d’athlétisme. Pour Jones, dont c’est la quatrième apparition au Letzigrund Stadium, il s’agit de retrouvailles avec la longueur. Le 100 m ne semble pas l’inquiéter car depuis son triplé aux sélections américaines, l’Américaine a couru très vite, avec ou sans vent, à Oslo puis à Londres. Elle n’évoquait d’ailleurs aucune de ses rivales, ni sa compatriote Inger Miller, qu’elle a dominée aux sélections américaines, ni l’Ukrainienne Zhanna Pintusevich ni la Française Christine Arron qui tarde à retrouver ses sensations de 1998 (titre et record d’Europe) et surtout un départ capable de la placer immédiatement dans la lutte. «Zurich va me permettre de me situer à la longueur, avouait-elle d’ailleurs, renouvelant au passage sa confiance en son entraîneur Trevor Graham. L’important est de sauter loin, même si le saut n’est pas très beau». Elle se sent plus confiante que l’an dernier sur le sautoir et espère retrouver son niveau de 1998, lorsqu’elle avait d’ailleurs doublé brillamment à Zurich (10,77 et 7,31 m). El-Guerrouj confiant Confiant, el-Guerrouj l’est aussi avant de goûter à une piste où deux ans plus tôt le Marocain avait échoué contre son propre record du monde pour 45/100. Et ce n’est pas le Kényan Noah Ngeny qui semble l’inquiéter dans sa quête d’une course rapide, «sur les bases du record» (3’26’’). «Londres a renforcé ma confiance, assurait l’étoile de Berkane, fort de sa nette victoire sur Ngeny sur le mile londonien. Beaucoup parlaient de Ngeny, mais j’ai vu qu’il n’était pas à la hauteur. Je regardais d’ailleurs l’écran pendant la course et j’ai perdu du temps». Cette fois, pas question de se disperser. El-Guerrouj sera concentré à 100 % sur sa course et le travail des lièvres kényans (William Tanui et Robert Kibet) qu’il estime capables de mener un train assez rapide pour offrir un 24e record du monde (depuis 1959) à cette piste miracle. Greene n’a pas couru depuis la finale du 200 m des sélections, duel tant attendu avec Michael Johnson et qui s’est soldé par une blessure à la cuisse gauche des deux ténors : petite élongation pour «MG» et crampes pour «MJ» qui, lui, a renoncé au déplacement en Suisse. «Gebre» méfiant «Mon médecin m’a donné le feu vert pour Zurich jeudi dernier et je me suis entraîné samedi à Londres pour la première fois, a expliqué Greene. Je ne ressens plus de douleur. Il me faut désormais retrouver le rythme de la compétition». Comme pour prévenir que la victoire n’est pas assurée. D’autant que la concurrence ne manque pas : ses potes d’entraînement, le Trinidadien Ato Boldon et ses compatriotes Jon Drummond et Curtis Johnson, ses dauphins aux sélections américaines. Mais aussi la flèche de la Barbade, Obadele Thompson, et le Nigérian Francis Obikwelu. Haile Gebreselassie est également un habitué du Letzigrund où la forte communauté éthiopienne a célébré bon nombre de ses succès. «Comme d’habitude, Zurich sera un test de vitesse», commentait «Gebre» avant son 5 000 m où il se méfie particulièrement des Kényans Sammy Kipketer et Paul Tergat. Le concours de perche aura des allures de finale olympique. Certes Zurich n’a jamais produit de hauteur mémorable, mais la bataille s’annonce chaude entre le Russe Maksim Tarasov, champion du monde, le Français Jean Galfione, champion olympique, l’Américain Jeff Hartwig, meilleur performeur de la saison (6,03 m) et, pourquoi pas, l’Ukrainien Sergueï Bubka, qui tarde à franchir une barre.