Liban-Sud - La Finul a présenté à l'armée son plan de déploiement L'élimination d'une dernière violation retardée par les mines

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a présenté hier à l’armée libanaise son plan de déploiement dans seize positions le long de la frontière libano-israélienne, mais on ne sait toujours pas quand l’opération pourra commencer en raison de la persistance d’une dernière violation israélienne de la ligne bleue de l’Onu, près de Yaroun, dont l’élimination est retardée par la présence massive de mines. Une réunion a groupé hier, comme prévu, au ministère de la Défense à Yarzé, les commandements de l’armée et de la Finul dans le cadre de la coordination au sujet du déploiement des Casques bleus dans la bande frontalière. Cette réunion devait examiner la poursuite des opérations de déploiement sur l’ensemble de la région, au lendemain de l’installation, dimanche, des premières unités de la Finul dans quatre positions sur la ligne bleue. Le chef de l’État Émile Lahoud avait donné samedi son feu vert à ces premiers mouvements «officiels» des Casques bleus, à la suite du déploiement avorté de vendredi, qui avait concerné deux positions. Mais les discussions se sont achevées sans qu’aucune date ne soit fixée pour la suite des opérations. Une source de l’Onu a déclaré hier soir à L’Orient-Le Jour qu’au cours de la réunion, qualifiée de «positive», la Finul a présenté son plan de déploiement dans 16 positions. Ce plan fait l’objet d’une étude précise de la part de l’armée libanaise, a-t-on indiqué. Alors que, selon diverses informations, les Casques bleus pourraient reprendre leurs mouvements dès aujourd’hui, cette source s’est contentée d’indiquer que le déploiement attendait le feu vert des autorités politiques libanaises. Ce feu vert, a-t-on poursuivi de même source, dépend de l’élimination d’une dernière violation israélienne près du village de Yaroun. Or, la présence d’un important champ de mines du côté libanais de la ligne bleue retarde l’arrivée des experts de la Finul afin de pouvoir constater si cet empiètement a été éliminé ou non. Des sources citées par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane précisent que le champ de mines en question couvre un espace de quelque 2 000 mètres carrés. Des Casques bleus ukrainiens s’activent à déminer le terrain, mais jusqu’ici, le rythme du déminage est de 60 mètres carrés toutes les heures. Un simple calcul permet de constater que l’opération nécessitera quelque temps. Du côté libanais, on indique dans les milieux proches du gouvernement que le Liban demeure déterminé à obtenir l’élimination des empiètements israéliens sur la frontière, d’où son insistance à temporiser en ce qui concerne le déploiement de la Finul, ainsi d’ailleurs que celui de la force mixte armée-FSI, qui doit prendre position dans l’ex-zone occupée. Par ailleurs, un porte-parole de la Finul à Naqoura (QG de la force onusienne), Dalgeel Bagga, a indiqué hier sur la chaîne LBCI que la situation était «normale» dans les six positions occupées à l’heure actuelle par les Casques bleus sur la frontière. «Tout se déroule très facilement», a-t-il assuré, ajoutant que «le reste du déploiement se fera dans les jours à venir». «Le principal but de la Finul est d’instaurer un climat de confiance chez les habitants vivant le long de la ligne bleue», a-t-il dit. «Nous voulons qu’ils se sentent sécurisés, qu’ils sachent que la Finul est présente dans cette zone», a-t-il ajouté, précisant que les Casques bleus allaient patrouiller la région de façon permanente. Interrogé sur les éventuels incidents avec les autres forces présentes sur le terrain, en particulier le Hezbollah, le porte-parole a indiqué que la Finul espérait «ne pas avoir à affronter de tels problèmes». «Hier (dimanche), nous avons connu un problème mineur qui a été aussitôt réglé», a-t-il souligné, en faisant allusion à l’incident au cours duquel des militants du Hezbollah avaient tenté d’empêcher le déploiement de Casques bleus népalais à Rmeich, avant de les laisser passer à la suite de l’intervention du brigadier Maher Toufayli de l’armée libanaise, chargé de la coordination avec la Finul. «Nous avons reçu des assurances de l’armée libanaise nous certifiant que la Résistance ne se mettra pas en travers de notre chemin».