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Actualités - CHRONOLOGIE

Electricité - Une amélioration à partir de samedi, nous promet-on Mauvaise gestion, immobilisme, réseau inexistant

Plus la température monte et plus l’électricité se fait rare. Les coupures de courant demeuraient fréquentes hier dans la plupart des quartiers de la capitale et d’une manière générale de toutes les régions du pays, rendant plus insupportable la vague de canicule. Les autorités continuent à promettre une alimentation en électricité plus généreuse à partir de demain samedi. C’est du moins la réponse qu’a donnée M. Georges Mouawad, directeur général de l’Électricité du Liban (EDL), aux interrogations de M. Sélim Hoss, chef du gouvernement. M. Hoss recevait M. Ammar Moussaoui, député de Baalbeck, qui s’est plaint au Premier ministre des coupures de courant continuelles dans sa région. M. Moussaoui a annoncé à l’issue de la rencontre que «le manque d’électricité a causé beaucoup de dégâts dans la région de Baalbeck. J’ai demandé au Premier ministre de donner ses directives afin que la réparation de la centrale de Baalbeck soit entamée le plus tôt possible, a-t-il ajouté. Cette centrale a coûté 50 millions de dollars, alors que sa réparation ne demandera pas plus de quelques millions». Il faut préciser que M. Mouawad a également assuré à M. Hoss que les contacts avaient été établis avec les constructeurs de la centrale pour entreprendre sa réhabilitation au plus vite. Rappelons que les deux centrales de Baalbeck et de Tyr, qui ont une capacité de 75 mégawatts chacune, ne fonctionnent plus depuis quelque temps. Par ailleurs, selon une source bien informée, le problème de l’électricité au Liban est dû à une mauvaise gestion de l’Électricité du Liban (EDL), à un inexplicable immobilisme qui ne sont pas simplement dues aux dernières frappes israéliennes ou à la chaleur, deux raisons auxquelles les responsables imputent la dégradation de l’alimentation en électricité des régions. L’un des grands obstacles à une alimentation continue en électricité du pays est le réseau inexistant qui devrait relier les usines entre elles. Selon cette source, quand les autorités ont décidé d’installer un tel réseau, elles se sont aperçues que la production d’électricité était insuffisante au niveau du pays. C’est alors qu’il a été décidé de construire les stations de Beddawi (Liban-Nord) et Zahrani (Liban-Sud). Les deux projets (réseau et stations) devaient être achevés en même temps. Contretemps Or, comme il se doit, des contretemps ont retardé l’installation du réseau (à quoi sert une production d’énergie qu’il est impossible de véhiculer ?). Quant aux deux centrales, elles ne sont pas encore complètement achevées (sans compter la destruction par Israël de la station de transformation de Beddawi). Deux autres sous-stations devaient être construites en vue de compléter le réseau : une à Baalbeck et l’autre à Saïda. L’appel d’offres a eu lieu le 2 août 1998, mais aucune décision n’a été prise depuis. En ce qui concerne Beddawi, une source bien informée s’interroge sur les raisons du retard dans la «reconstruction, sachant que des spécialistes ont été dépêchés sur les lieux par les fournisseurs le lendemain même de l’attaque». Ces spécialistes auraient même estimé que certaines installations étaient récupérables. Beddawi devrait coûter moins de 15 millions de dollars. Cependant, même si Beddawi était en mesure de fonctionner, ce qui est le cas de Zahrani, le fait que ces stations ne soient pas achevées réduit leur efficacité puisqu’elles ne travaillent pas à plein régime. Ainsi, alors que le kilowatt/heure aurait dû coûter trois cents US, il coûte actuellement environ six cents et demi ou sept cents. Et le contentieux entre l’EDL et Ansaldo, la compagnie qui a construit les deux stations, demeure en suspens. Le gaspillage ne se réduit pas à cela. La collecte des quittances y est pour quelque chose. Selon la même source, sur 100 kilowatts produits, il existe autour de 15 % de pertes techniques, et 50 % seulement de factures collectées. Autres chiffres éloquents : le pays a une capacité de production de 2 200 mégawatts par jour, or plus de 1 000 mégawatts feraient aujourd’hui défaut. Un autre problème de taille : les fonds débloqués par la Banque mondiale (BM) qui ne sont toujours pas utilisés pour les grands projets. Selon cette source, le Liban devrait prendre des mesures en ce sens bientôt sous peine de perdre ce financement. Le financement de la BM aurait dû englober le Centre national de commande qui devrait diriger tout le réseau électrique du Liban à partir de l’EDL, quand le pays fera partie du projet d’interconnexion avec cinq autres pays de la région. Sans la mise en place d’un tel centre, la participation du Liban à ce projet est compromise. Or l’appel d’offres a été lancé il y a deux ans sans qu’aucun choix n’ait été fait.
Plus la température monte et plus l’électricité se fait rare. Les coupures de courant demeuraient fréquentes hier dans la plupart des quartiers de la capitale et d’une manière générale de toutes les régions du pays, rendant plus insupportable la vague de canicule. Les autorités continuent à promettre une alimentation en électricité plus généreuse à partir de demain...