La formation du personnel : un investissement

La formation du personnel : un investissement Les acteurs du secteur touristique au Liban semblent ne pas être conscients du fait que les ressources humaines constituent un des éléments – clés permettant à ce secteur de bénéficier d’une certaine compétitivité au niveau du tourisme international. Ces dix dernières années, les efforts se sont concentrés sur la reconstruction des hôtels, l’inauguration de restaurants, l’édification de nouvelles routes et la réhabilitation des sites historiques et touristiques. Aucun organisme public ou privé n’a entrepris de préparer la main-d’œuvre locale à se conformer aux nouveaux standards internationaux afin de se différencier au niveau de la prestation des services touristiques. Alors même que le développement du tourisme hors de la capitale va entraîner une demande accrue pour une main-d’œuvre diversifiée, qualifiée et efficace susceptible de répondre aux exigences des voyageurs et touristes d’élite. L’étude menée par SRI et la LAU, en collaboration avec Information International et financée par l’Agence américaine pour le développement (USAID), met l’accent sur la nécessité pour les acteurs du secteur touristique au Liban de renouveler leurs méthodes de travail. Si les Libanais ont des atouts de base tels la connaissance de plusieurs langues et leur hospitalité naturelle, ils manquent de spécialisation. Le nombre des institutions qui dispensent une formation hôtelière ne cesse de croître. Leurs programmes sont cependant devenus caducs et manquent d’applications pratiques. Il y a désormais un grand décalage entre les aptitudes de leurs diplômés et les besoins réels du marché. Non seulement les programmes doivent être révisés et actualisés mais le corps enseignant doit être recyclé. Il couvient de souligner en outre que ces institutions sont en train de former près de 1 400 étudiants pour répondre à un marché dont les besoins s’élèvent à quelque 2 700 offres d’emplois. L’étude souligne par ailleurs l’importance de moderniser les institutions touristiques au niveau de la formation et de la gestion de leurs ressources humaines. La formation du personnel n’est pas une priorité pour ces institutions, malgré un grand décalage à ce niveau entre elles. La moitié des sociétés interrogées lors de l’enquête sont dotées d’un département de formation «in house» ; une seule a déclaré avoir recours à des formateurs externes. Les ressources humaines constituent l’un des fondements du secteur touristique et représentent une partie indissociable du service sollicité par le voyageur ou le touriste. Dans le passé, l’intérêt s’était porté sur le développement du produit touristique et sa commercialisation aux dépens des programmes de développement de la main-d’œuvre appliqués d’une manière incidente pour résoudre des difficultés ponctuelles rencontrées par les acteurs dans le secteur touristique. Le manque d’intérêt manifesté pour le développement des aptitudes du personnel n’est pas caractéristique du marché local. Il s’agit d’un phénomène fréquent sur le plan international. La plupart des sociétés considèrent leur personnel comme une source de dépenses et non pas comme un élément d’investissement. Or, l ‘expansion du secteur touristique dépendra dans l’avenir de plus en plus de l’importance et de l’intérêt accordés au facteur de l’investissement dans l’élément humain. La formation et le recyclage de la main-d’œuvre contribue à améliorer l’efficacité de sa prestation et la compétitivité de tout un secteur, et ce à travers trois moyens : – La formation spécifique à un service donné susceptible de fournir à l’employé les aptitudes techniques exigées pour accomplir sa fonction d’une manière efficace – La formation générale susceptible de relever le niveau des services et des prestations et à même de permettre aux experts de s’adapter aux changements et aux nouvelles orientations du tourisme international.