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Actualités - OPINION

Les pantoufles du scrutin

Les pantoufles du scrutin Un bien étrange parcours que celui de ces dizaines de candidats qui polluent notre environnement visuel à quelques semaines de la pantalonnade électorale. Regarde-les bien, ils ont deux yeux, deux bras, deux pieds et parfois même deux baccalauréats. Tu rencontrerais l’un d’entre eux, il te tiendrait une conversation cohérente, saurait dire «bonjour», voire «merci», et se laver les mains avant de passer à table. Tu aurais peine à croire que c’est le même bipède qui, une fois élu, pourrait devenir cet agité avec force 8 sur l’échelle de Richter, que l’on verra zigzaguer devant les caméras. Dès l’instant où il ferait partie de la ménagerie, place de l’Étoile, le voilà qui vire odieux-compassé-constipé. Ni «bonjour» ni «merci», plus le temps de se laver. D’ailleurs, il n’a plus le temps de rien. Surtout pas d’écouter. Son débit est tel qu’il faut attendre qu’il respire pour placer un mot. Pire, notre bonhomme s’entoure illico d’une faune de cire-pompes, chargés d’écarter les manants sur son passage. La chaîne des larbins s’installe : les lèche-bottes se mettront à lui baver dessus, pendant que lui ira saliver devant les ministres et les présidents. Cirage, bave, léchouilles… telle est la dure loi de la politique. Puis vient le moment où le lavedu commence à avoir de l’ambition. Tu comprends, ça le fait tarter de passer son temps à asphalter des routes, boucher des fosses à purin et caser des ânes dans l’administration… alors que les marchés publics sont là et qu’il suffit de se baisser à peine pour récolter sa part. Le pot de Chambre va alors lorgner sur les pots-de-vin ! L’argent n’a peut-être pas d’odeur, mais à partir de quelques milliards, il commence à se faire sentir. Fin de parcours : l’allumé sera autorisé à jouer dans la cour des Grands. Avec un peu de chance, il pourra même aller pantoufler dans les plus hautes sphères de l’État et, comble du narcissisme, occuper la place privilégiée du nombril : au centre et au-dessus des parties…
Les pantoufles du scrutin Un bien étrange parcours que celui de ces dizaines de candidats qui polluent notre environnement visuel à quelques semaines de la pantalonnade électorale. Regarde-les bien, ils ont deux yeux, deux bras, deux pieds et parfois même deux baccalauréats. Tu rencontrerais l’un d’entre eux, il te tiendrait une conversation cohérente, saurait dire...