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Actualités - REPORTAGES

Web-Culture Jack Aswad : un poète sur la toile (photo)

Petit à petit, le méticuleux Jack Aswad a tissé son coin du poète sur la toile. Résultat : trois pages inspirées par la Muse, dédiées à l’art lyrique. Le poète explique son engouement pour Internet : «C’est une invention comparable par son ampleur à celle de l’ imprimerie avec, en plus, un aspect particulièrement intéressant : le progrès informatique nous permet de communiquer avec des gens que nous ne connaissons pas et d’aboutir, grâce à cette nouvelle liberté, à d’inespérés liens d’amitié». Et de poursuivre : «Un élan des poésies sur le Web est prévisible. L’Internet permet leur diffusion partout dans le monde». Cette première page construite par Jack Asswad se situe à l’adresse http://assouad.ifrance. com/aswad/. Elle s’intitule : travaux en cours. Elle comprend des poèmes de Jack Aswad, publiés, au départ, en arabe, entre 1979 et 1999, traduits par Sami el-Hage, puis remaniés par l’auteur au fur et à mesure de leurs publications et republications dans ce site. D’autres inédits, écrits directement en français, figureront également à titre expérimental sous les liens de cette page. Parmi les textes inédits arabes, Blanche privation. Cet article date de septembre 1999. Il décrit et commente une installation que la jeune artiste libanaise Amal Saadé a présentée à Beyrouth dans le cadre de la manifestation culturelle saisonnière Ayloul Festival. Dépassé par les événements, et par le perfectionnisme de son auteur, qui n’est que la face «laborieuse» de sa paresse, cet article n’a pu voir le jour ni dans l’hebdomadaire qui l’a commandé (le Supplément du Nahar) ni dans aucune autre publication. «Vu la difficulté d’être reçu partout en arabe sans que l’ordinateur du surfer y sois préparé, j’ai préféré publié cet inédit comme une image», note Aswad. « Aorasie » Le second espace Jack Aswad se loge à l’adresse hrrp://www.chez.com/aorasie/. Le poète y fournit une définition du mot sélectionné comme titre à la page : «Aorasie». Myth. ou didact. Apparition d’un être surnaturel qui n’est reconnu que lorsqu’il disparaît (Le Robert électronique). «Pour autant que le questionnement poétique soit une parole qui précède sa possibilité, sinon la possibilité de toute parole, tous mes écrits, poétiques ou “critiques”, reviennent à ce titre comme à leur lieu d’origine. Comment être contemporain de ce qui n’agit que par après-coup ?», commente le poète. Sur ce site, des poèmes également. «Cette poésie lutte contre le “théologisme poétique” de la langue, explique-t-il. car pour elle l’accidentel n’est jamais là où l’histoire (téléologique) devrait la rencontrer, mais à la “naissance” de l’événement même : naissance toujours aléatoire, et pourtant nécessaire. Comment concevoir un monde sans événements ?». Le fond de la page est illustré par un portrait de Jack Aswad signé Paul Guiragossian. Outre les vers rimés du poète, ce site contient également un «coin des amis». Il s’agit d’articles publiés par l’auteur, critiques et appréciations d’œuvres d’artistes libanais. Une Éclaboussure (présentation de Aboud Mohsen), Éclatés de boîtes (présentation de Joseph Harb) et Les sports aux cimaises (présentation de six peintres libanais). En bas de page, un lien nous mène vers la troisième page signée Aswad. Le Cèdre pleureur : http://assouad.lbgo.com/ «En avril 1996, sous le choc d’un des bombardements les plus sanglants du Liban-Sud par l’aviation israélienne, j’ai découvert le cèdre pleureur dans une pépinière, explique Aswad. «La télévision libanaise déroulait les images du carnage de Qana où une jeune femme gracile pleurait presque en dansant la mort de ses enfants. Voici mon poème sous la couverture du supplément culturel du Nahar qui l’a publié pour la première fois». Les pages du poète internaute ont eu tellement de succès qu’une revue littéraire La Page Blanche, (http://www.lapageblanche.com) lui a consacré la rubrique Le poète du mois dans sa seconde livraison. Dans une correspondance, Jack Aswad souligne que : «La poésie pour moi c’est le pouvoir de nommer. Aussi est-elle inséparable d’une certaine idée de la densité. Ce qui ne va pas sans abstraction. Mais le propre de l’abstraction poétique, c’est paradoxalement de ramener au vécu, au vif, de pouvoir rendre nue, et dans son urgence primordiale et, pourquoi pas primitive, l’expérience vécue».
Petit à petit, le méticuleux Jack Aswad a tissé son coin du poète sur la toile. Résultat : trois pages inspirées par la Muse, dédiées à l’art lyrique. Le poète explique son engouement pour Internet : «C’est une invention comparable par son ampleur à celle de l’ imprimerie avec, en plus, un aspect particulièrement intéressant : le progrès informatique nous permet de...