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Actualités - CHRONOLOGIE

Japon - Renouvellement de la Diète demain Statu quo ou changement aventureux : les indécis feront la différence

Les 101 millions d’électeurs japonais ont le choix dimanche, en élisant leurs députés, entre la reconduction d’une majorité conservatrice pourtant peu populaire et une alternance qui s’annonce aventureuse en raison de la désunion de l’opposition. Les derniers sondages publiés cette semaine laissent entrevoir le statu quo, avec une nouvelle victoire du Parti libéral démocrate (PLD) qui gouverne la deuxième économie du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La prudence s’impose néanmoins car les sondages montrent également que près de 50 % de l’électorat restait indécis, ne se reconnaissant dans aucun parti, à quelques jours du scrutin. La météo ou un éventuel nouveau dérapage verbal du Premier ministre Yoshiro Mori pourrait avoir un impact notable, soulignent les observateurs. «Rien n’est joué», a ainsi souligné Yasuhiko Yoshida, professeur de politique à l’université de Saitama. Et de rappeler qu’en 1998, le PLD avait subi une humiliante défaite aux sénatoriales alors que les sondages prédisaient un facile succès. «Nous devons éviter de tomber dans le même piège», a averti cette semaine le secrétaire général du PLD, Hiromu Nonaka. Quoi qu’il en soit, le fort pourcentage d’«indécis», qui forment désormais «le premier parti» de l’archipel, illustre le manque d’enthousiasme des électeurs face à une classe politique jugée peu mobilisatrice, soulignent les observateurs. Une victoire du PLD et de ses deux alliés – le parti bouddhiste Komsomol et le petit Parti conservateur – apparaîtrait comme un succès par défaut. Cette coalition, qui dominait les 2/3 de l’Assemblée sortante, est en effet largement rejetée par la population, selon les enquêtes d’opinion. Elle est, de plus, conduite par un Premier ministre, M. Mori, dont le taux de popularité a plongé sous les 20 % ces dernières semaines après une série de gaffes embarrassantes. Mais, même décriée, la majorité sortante apparaît plus crédible que les quatre partis de l’opposition, incapables de présenter un front électoral commun et de proposer une politique alternative cohérente. Sa principale formation, le Parti démocratique (PDJ), n’est ouvertement soutenue que par environ 10 % de la population, selon les sondages. «Les électeurs n’ont pas confiance dans le PDJ, à qui ils ne reconnaissent aucune compétence économique», souligne Takayoshi Matsuo, professeur de sciences politiques à l’université Tsubaki de Kyoto. Le débat démocratique souffre de cette faiblesse persistante de l’opposition, à laquelle s’ajoute la structure clientéliste de la politique nippone. Les enjeux cruciaux auxquels le Japon est confronté ont ainsi été ignorés ou survolés durant la campagne : stagnation économique, bond de l’endettement public, vieillissement de la population, remise en cause du «système nippon» avec l’occidentalisation des mœurs, etc. «Le Japon a été raillé comme étant un géant économique mais aussi un nain politique. Cette réputation n’a pas changé. Il est en effet sans précédent qu’une nation démocratique permette la domination d’un parti unique pendant si longtemps», déplore Hidekazu Kawai, expert politique à l’université Gakushuin. De fait, le PLD n’a lâché les rênes que durant dix mois, en 1993, contrôlant toutefois la situation en sous-main. Les derniers sondages donnent environ 300 sièges sur un total de 480 au PLD.
Les 101 millions d’électeurs japonais ont le choix dimanche, en élisant leurs députés, entre la reconduction d’une majorité conservatrice pourtant peu populaire et une alternance qui s’annonce aventureuse en raison de la désunion de l’opposition. Les derniers sondages publiés cette semaine laissent entrevoir le statu quo, avec une nouvelle victoire du Parti libéral...