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Actualités - CHRONOLOGIE

Le 38e parallèle, une ligne de fracture au coeur de la péninsule

Tout au long du XXe siècle, le 38e parallèle a constitué une ligne de fracture au cœur de la péninsule coréenne. Dès le début du siècle, alors que le Japon et la Russie impériale s’affrontaient pour le contrôle du pays, Tokyo avait proposé en 1904 que la Corée soit divisée, à hauteur de cet arc de cercle imaginaire, en deux zones d’influence. L’Empire russe refusait, mais il perdait ensuite la guerre contre le Japon, ce qui conduisait ce dernier à faire de la Corée sa colonie, à partir de 1910 et jusqu’en 1945. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 38e parallèle était une fois de plus utilisé pour le partage de la Corée «libérée» entre une zone sous influence soviétique au Nord et un Sud appuyé par les États-Unis. Après la guerre de Corée (1950-1953), les deux régimes se partageant la péninsule se sont retranchés de chaque côté d’une ligne extraordinairement fortifiée, qui serpente de part et d’autre de cette latitude rendue ainsi mondialement célèbre. L’antagonisme entre les deux frères ennemis coréens s’est poursuivi depuis. Ce n’est que la semaine dernière, à l’occasion du sommet historique entre le président du Sud Kim Dae-Jung et le chef stalinien du Nord Kim Jong-Il qu’ont été accomplis quelques progrès en direction de la paix. Les gouvernements du Sud puis du Nord avaient été formellement installés en 1948. Chacun à l’époque revendiquait la légitimité de son autorité sur la totalité de la péninsule et menaçait de réunir la Corée par la force. D’octobre 1949 à juin 1950, plusieurs milliers de soldats sont morts au cours d’affrontements, le long du 38e parallèle. Le 25 juin 1950, les vagues d’assaut de l’armée de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) déboulaient au Sud. Dans les jours qui suivaient, le président américain Harry Truman prenait la décision de défendre la Corée du Sud contre l’expansionnisme du régime communiste, même si, à l’époque, les États-Unis disposaient de peu de troupes à même de se battre. Le Conseil de sécurité de l’Onu, profitant de l’absence du représentant permanent de l’Union soviétique qui avait décidé de boycotter ses réunions, a rapidement adopté une résolution visant à contrecarrer la Corée du Nord. Après avoir été pratiquement acculées à la mer par l’attaque nord-coréenne, les forces des Nations unies composées majoritairement de soldats américains ont contre-attaqué sous les ordres du général Douglas MacArthur, et en septembre, elles repoussaient les envahisseurs. Les États-Unis allaient alors tenter de réunifier la Corée par la force en s’avançant jusqu’à la frontière avec la Chine et avec l’Union soviétique. Après des mises en garde restées sans effet, Pékin entrait dans le conflit en octobre et les forces des Nations unies étaient repoussées vers le Sud. En définitive, la ligne de front devait se stabiliser le long du 38e parallèle, et le 10 juillet 1951, des négociations en vue d’un armistice pouvaient s’engager trois mois après que le président Truman eut mis fin aux fonctions du général MacArthur qui avait ouvertement défié le pouvoir politique. Ces négociations devaient traîner jusqu’au 27 juillet 1953, date à laquelle fut signé l’armistice après la mort du généralissime soviétique Joseph Staline et l’accès à la présidence américaine du général Dwight Eisenhower. Les Nations unies ont obtenu satisfaction sur la plupart de leurs exigences. Une zone démilitarisée était créée sur une profondeur de deux kilomètres de part et d’autre de la ligne de démarcation. Aujourd’hui encore elle est la bande de terrain la plus fortement gardée dans le monde, séparant un Nord aux prises avec d’énormes difficultés économiques, et même la famine, et un Sud à l’économie prospère qui fait partie des vingt pays les plus riches du monde.
Tout au long du XXe siècle, le 38e parallèle a constitué une ligne de fracture au cœur de la péninsule coréenne. Dès le début du siècle, alors que le Japon et la Russie impériale s’affrontaient pour le contrôle du pays, Tokyo avait proposé en 1904 que la Corée soit divisée, à hauteur de cet arc de cercle imaginaire, en deux zones d’influence. L’Empire russe...