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Actualités - ANALYSE

Le Sud, le processus régional, la crise intérieure La rentrée d'octobre risque d'être chaude

L’été est chaud, mais la rentrée risque de l’être bien plus. C’est ce que soulignent à l’envi et en chœur des politiciens avertis, pour qui «l’accumulation des échéances cruciales et des crises va mettre le pays au pied du mur, en octobre. S’il n’y a pas, après les législatives, une stabilisation rapide et un début de redressement économique, une tempête d’automne aux conséquences catastrophiques pourrait se lever». Ces politiciens énumèrent ensuite sommairement les problèmes qui suscitent leurs appréhensions : «– D’abord le Sud. Pour y conjurer les périls induits par le retrait israélien incomplet, il faut un calme consolidé. Ce qui implique la cessation des violations frontalières israéliennes, l’éradication des exactions d’éléments incontrôlés, l’arrêt des jets de pierre aux portes de jonction, qui empêchent le déploiement de la Finul mais aussi, mais surtout, de l’armée libanaise. Le tout semblant dépendre en grande partie de la reprise des négociations syro-israéliennes et de leur progrès. La stabilisation du Sud est une condition sine qua non du succès, voire de la tenue, du forum d’assistance pour la reconstruction des régions libérées. Il faudrait en faire son deuil si la tension actuelle devait se maintenir. –Ensuite, le processus régional. Même une évolution positive accélérée présente un certain danger pour ce pays. Il pourrait en effet en faire les frais. Et en tout cas, il ne semble pas bien préparé pour affronter la phase de compétition économique régionale qui suivrait la paix. Mais il va sans dire qu’un gel prolongé, jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Administration américaine, et a fortiori un blocage persistant des pourparlers risqueraient de provoquer un cycle de violence ou même une explosion généralisée dont le Liban serait la principale victime. –À l’intérieur, la crise socio-économique accable la population. Les tentatives de traitement n’ont absolument rien donné. Le gouvernement en place n’a pu ni réduire le déficit budgétaire ni alléger la dette publique. Le chômage est à son paroxysme : selon certaines sources statistiques, l’industrie et le commerce ont supprimé cette année plus de 8 000 emplois. La Banque du Liban reçoit chaque jour un afflux de chèques en bois, sans provision. La main-d’œuvre étrangère pompe beaucoup de ressources. Nombre d’entreprises, dont des coopératives, sont au bord de la faillite. Le rationnement d’électricité, le manque d’eau, pénalisent lourdement la saison touristique. Les gens commencent à avoir faim et les syndicats s’agitent, menaçant d’une grève ouverte. Le gouvernement soutient qu’il pense pouvoir s’en sortir en encourageant les investissements. Mais comment, dans les conditions actuelles, peut-on attirer les capitaux ? Rien n’est fait pour les rassurer. En octobre, il y aura les écoles à payer et le mécontentement général atteindrait alors son paroxysme». Quelle échappatoire peut-il y avoir, comment dissiper les nuages qui s’amoncellent ? Pour les professionnels de la politique cités, la solution ne peut évidemment être que politique. «Il faut d’urgence, disent-ils, un gouvernement fort, inspirant de la confiance, à l’intérieur comme au-dehors, pour apaiser les tensions socio-économiques et attirer les investisseurs en variant les projets. Une telle équipe doit nécessairement cristalliser par sa composition une véritable entente nationale. Sans réelle solidarité de tous, les Libanais ne pourront pas faire front aux lourds défis qui les attendent». À ce propos, ces mêmes sources soupçonnent Israël «de jouer sa partie dans l’ombre pour affaiblir le Liban économiquement, afin qu’il ne devienne pas concurrentiel sur le plan régional en cas de paix. Les pressions dans ce sens sont exercées par le biais des conditions posées en ce qui concerne l’octroi des aides dont ce pays a besoin. Dans le même sens, les États-Unis tentent de nous faire plier, en nous accusant de blanchiment d’argent sale, pour nous obliger à supprimer le secret bancaire qui fait notre force. Parallèlement, la mésentente intérieure libanaise convient à Israël qui cherche à favoriser dans la région les entités éclatées, la cœxistence communautaire harmonieuse étant un démenti de sa propre configuration». Et de répéter en conclusion que seul un gouvernement d’union nationale peut faire face à tous ces problèmes et sortir le pays de l’ornière.
L’été est chaud, mais la rentrée risque de l’être bien plus. C’est ce que soulignent à l’envi et en chœur des politiciens avertis, pour qui «l’accumulation des échéances cruciales et des crises va mettre le pays au pied du mur, en octobre. S’il n’y a pas, après les législatives, une stabilisation rapide et un début de redressement économique, une tempête...