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Actualités - REPORTAGES

Liban-Sud - Un charmant hôtel non loin de la frontière Ibl el-Saki porte toujours les couleurs de la Norvège (photos)

Non loin de Marjeyoun, un contingent de la Finul formé de 568 hommes a élu domicile à Ibl el-Saki. La localité qui abrite actuellement le quartier général du contingent indien a accueilli également, bien avant le déploiement des Casques bleus du sous-continent, les soldats de la paix norvégiens. Ces derniers sont arrivés au Liban-Sud en 1978 et n’ont quitté la région que 20 ans plus tard, en novembre 1998. Avec la présence de ces divers soldats dans la localité, le paysage sudiste rustique s’est modifié. Pour souhaiter par exemple la bienvenue au contingent indien, la municipalité a aménagé un jardin public, baptisé «le parc du mahatma Gandhi». Quand les Casques bleus norvégiens avaient pour base Ibl el-Saki, les habitants du village et des environs avaient créé des fonds de commerce. Dans la localité, une rue marchande a vu le jour. La présence de ce contingent nordique, qui était parmi les mieux payés des soldats de la Finul, constituait une manne importante pour Ibl el-Saki et ses environs. Ainsi au cours des années quatre-vingts, un hôtel a vu le jour dans la localité. Le Dana avec sa piscine olympique alimentée par l’eau d’un puits artésien, son terrain de jeux et ses jardins bien aménagés figurait parmi les endroits de prédilection des soldats norvégiens. Dans ce coin perdu du sud, entre les plaines labourées et les montagnes arides, l’hôtel construit sur deux étages ressemble à un ranch texan, où l’on sert des mets libanais et occidentaux. Au menu, le visiteur peut choisir entre un mezzé ou une fondue bourguignonne. Le restaurant de l’hôtel propose aussi une innovation : «La fondue bourguignonne au poulet». Diminution du chiffre d’affaires Actuellement, mis à part les journalistes libanais et étrangers ainsi que les délégués des organisations internationales, rares sont les personnes qui louent les chambres de l’hôtel et qui se rendent à la piscine. Le Dana servait également aux officiers de l’Armée du Liban-Sud (ALS) et aux membres de leurs familles. Avec leur départ en Israël, l’hôtel, sa piscine, ses restaurants et son bar fonctionnent au ralenti. Le jour du retrait israélien, le propriétaire est parti derrière la frontière et la plupart des employés ont quitté les lieux. «Depuis le départ des Norvégiens, aucun soldat indien n’a fréquenté le bar de l’hôtel», indique l’un des rares employés qui sont restés sur place. Avec le départ des Casques bleus nordiques de cette zone, certains magasins ont fermé leurs portes tandis que beaucoup d’autres ont réduit le nombre de leurs employés. «En moins de 18 mois, notre chiffre d’affaires a diminué de plus de 90 %», déclare une habitante du village qui tient un central de communications internationales. En l’espace de vingt ans, Ibl el-Saki a vécu à l’heure d’Oslo. Les magasins affichent jusqu’à présent par exemple des enseignes en langue norvégienne et proposent des produits qui étaient fort prisés par les soldats, notamment des articles de sport. Avec le départ des Casques bleus nordiques, le stock n’a probablement pas pu être épuisé. Quelques mois avant que les soldats de la paix descendants des vikings quittent le village, et pour rendre hommage aux efforts qu’ils avaient déployés, les habitants avaient édifié un site dédié à l’armée d’Oslo. Ainsi, vingt mois après le départ des Casques bleus norvégiens, le drapeau bleu marine rouge et blanc du royaume nordique flotte toujours sur cette petite localité de l’ancienne zone de sécurité.
Non loin de Marjeyoun, un contingent de la Finul formé de 568 hommes a élu domicile à Ibl el-Saki. La localité qui abrite actuellement le quartier général du contingent indien a accueilli également, bien avant le déploiement des Casques bleus du sous-continent, les soldats de la paix norvégiens. Ces derniers sont arrivés au Liban-Sud en 1978 et n’ont quitté la région que...