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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-ONU - Nous devons distinguer entre le retrait et les violations, affirme le secrétaire général La visite d'Annan à Beyrouth, un succès diplomatique

Le talent diplomatique du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan conjugué à la clarté des revendications libanaises concernant les violations israéliennes sur la frontière ont fini par porter leurs fruits. De fait, selon des sources très bien informées citées par notre correspondant auprès du palais Bustros, Khalil Fleyhan, Beyrouth a réussi à convaincre M. Annan de la justesse de ses protestations. Le secrétaire général de l’Onu est parvenu, de son côté, à calmer les appréhensions des dirigeants libanais. La tension entre Beyrouth et l’organisation internationale avait pourtant atteint son paroxysme dimanche, M. Annan ayant même menacé d’annuler sa visite au Liban. En moins de 22 heures, les choses se sont arrangées et ce, grâce notamment au communiqué du Conseil de sécurité qui a tenu compte des contestations libano-russes au sujet des empiètements de l’État hébreu. Ce communiqué avait donc laissé la porte ouverte pour ainsi dire à un compromis entre Beyrouth et l’Onu. Rappelons en effet que le président, français, de l’instance exécutive de l’Onu avait «pris acte avec une grande inquiétude des informations faisant état de violations survenues depuis le 16 juin dernier» à la frontière libano-israélienne. Il avait invité Israël à respecter la ligne de retrait tracée par les Nations unies. À Téhéran et au Caire, où il avait sollicité l’appui des autorités iraniennes et égyptiennes pour faciliter la tâche de la Finul, M. Annan a entendu le même discours : il incombait avant tout de mettre un terme aux violations israéliennes. Ce qu’Annan a dit à Lahoud et Hoss Comment le secrétaire général des Nations unies est-il parvenu à justifier sa persistance à proclamer la fin du retrait israélien du Liban malgré les empiètements évidents qui étaient encore loin d’être réglés ? Des participants à la réunion de Baabda ont relaté à notre correspondant l’argumentation développée à ce sujet par M. Annan, en l’occurrence : «Nous devons faire la distinction entre le retrait et les empiètements israéliens. Dans mon rapport au Conseil de sécurité j’avais posé les conditions suivantes pour un retrait complet : l’évacuation de toutes les forces israéliennes du Liban ; le démantèlement de la milice de Lahd et la libération des détenus de la prison de Khiam», a déclaré M. Annan. Selon lui, ces trois conditions ayant été réalisées, le retrait israélien a bel et bien eu lieu. Quant aux violations, il faut évidemment y mettre un terme. Pour ce faire, le secrétaire général des Nations unies a donné à partir de Baabda des instructions fermes afin que les travaux de vérification reprennent leur cours au plus vite. De fait, les troupes onusiennes reprendront leur mission dès aujourd’hui. Déjà au Caire, M. Annan avait pris contact au téléphone avec le Premier ministre israélien Ehud Barak pour lui demander de respecter la ligne de retrait. Selon un membre de la délégation onusienne, le secrétaire général aurait également souhaité que ces problèmes soient réglés avant son arrivée à Tel-Aviv ou alors en même temps. Citant l’un des participants au dîner de Baabda, certaines sources ont indiqué que les conversations entre les deux parties libanaise et onusienne se sont essentiellement caractérisées par leur franchise. Les dirigeants libanais se sont notamment plaints du comportement de l’émissaire de M. Annan, Terjé Roed-Larsen. Le secrétaire général a promis de traiter le cas, sans autres précisions. Ce dîner a en outre permis de dissiper la tension entre Beyrouth et l’Onu dans la mesure où les promesses de Kofi Annan ont paru sincères aux dirigeants libanais. Celui-ci s’est engagé dans ce cadre à recourir immédiatement au Conseil de sécurité si M. Barak refusait de mettre fin aux violations sur la frontière. Selon les sources susmentionnées, le secrétaire général devrait pouvoir mener à bien sa mission à Tel-Aviv du moment qu’il jouit de l’appui simultané des États-Unis et de la France soucieux tous les deux de veiller à sa crédibilité. D’autre part, si l’on se félicite à Beyrouth de la démarche positive de M. Annan à l’égard du chef du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, qu’il a inclus dans sa visite aux dirigeants libanais, des sources diplomatiques s’attendent toutefois à ce que les États-Unis et Israël critiquent prochainement cette rencontre. Par ailleurs, le souci qu’a manifesté le responsable onusien à l’égard du développement économique des zones libérées au Sud s’est traduit par des propositions concrètes. En effet, M. Annan a informé les présidents Lahoud et Hoss des contacts qu’il comptait effectuer avec les pays donateurs pour réunir leurs ambassadeurs à Beyrouth, éventuellement dans les deux prochaines semaines. Tout est bien qui finit bien. C’est ainsi que les sources précitées concluent leurs observations et leurs commentaires sur la visite de Kofi Annan à Beyrouth. Celle-ci s’est avérée d’autant plus satisfaisante que le chef du gouvernement Sélim Hoss s’est rendu en personne à l’AIB pour faire ses adieux au secrétaire général, alors qu’il ne s’est jamais dérangé pour une personnalité étrangère qui n’a pas au moins le rang de Premier ministre.
Le talent diplomatique du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan conjugué à la clarté des revendications libanaises concernant les violations israéliennes sur la frontière ont fini par porter leurs fruits. De fait, selon des sources très bien informées citées par notre correspondant auprès du palais Bustros, Khalil Fleyhan, Beyrouth a réussi à convaincre M. Annan...