Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Le jumelage plus que jamai à l'ordre du jour

Confirmant les positions régionales du pouvoir, un officiel souligne que «le retrait israélien n’est pas synonyme de paix, mais d’une trêve incertaine appelée sans doute à subir des transgressions de temps à autre, avec le risque d’une explosion, d’un retour au cycle de violences échangées. Seule l’application des résolutions 242, 338 et 194 peut déboucher sur la réalisation d’une véritable paix régionale. Les deux premières résolutions portent comme on sait sur la restitution des territoires arabes conquis en 1967 par Israël. Et la troisième établit le droit de retour des réfugiés palestiniens. Une fois ces décisions onusiennes concrétisées, la Résistance ainsi que l’arsenal accumulé dans les camps palestiniens n’auraient plus lieu d’être. Par voie de conséquence, et par ricochet, la présence militaire syrienne au Liban ne se justifierait plus». Ce responsable affirme cependant avec force que «le retrait israélien du Sud, n’étant pas lié à la restitution du Golan, ne disloque pas du tout un jumelage d’essence politique, qui se fonde sur l’engagement pris mutuellement par le Liban et la Syrie de ne signer qu’ensemble un traité de paix». En pratique, cette source prévoit qu’en attendant un accord, «la situation au Sud devrait s’apparenter désormais à celle qui règne au Golan. En effet, les donnes sont quand même modifiées, sur le terrain comme dans le domaine juridico-diplomatique. La reprise d’affrontements entre Israël et la Résistance risquerait dès lors, et dorénavant, de provoquer une guerre impliquant la Syrie aux côtés du Liban. Ce qui est strictement prohibé, car le processus de paix si cher aux Américains retournerait alors au néant». Mais pourquoi Beyrouth ne déploie-t-il pas l’armée dans les régions libérées, pour y rassurer la population ? La personnalité citée répond que «la 425 définit les moyens de sa propre application. Quand on en viendra à l’étape où le recours à l’armée s’imposera pour établir l’autorité effective de l’État, le gouvernement sera prêt à en ordonner le déploiement. On n’en est pas là pour le moment». En 1978, lors de la promulgation de la 425, l’armée n’était pas prête comme elle l’est maintenant, ni en équipements, ni en effectifs, ni surtout en cohésion ou en discipline. Aussi la résolution de l’Onu s’était-elle abstenue d’en exiger le déploiement, tout en précisant que la Force internationale intérimaire devait aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité de fait sur la région. En est-il toujours aussi incapable aujourd’hui ? L’officiel interrogé réplique, un peu à côté, que «le jour où l’armée aura à assumer les missions imparties aux Casques bleus aux termes de la 425, nous n’aurons plus besoin de la Finul». Le fait est qu’à Beyrouth, les professionnels de la politique reconnaissent que les atermoiements du pouvoir concernant le déploiement de l’armée tiennent à d’autres raisons que celles qui sont invoquées. «En fait, soulignent ces sources, le souci principal du gouvernement est d’esquiver tout risque de clashes entre les soldats et les éléments armés de la Résistance qui pullulent toujours dans la zone frontalière. De plus, sur le plan régional, l’entrée de l’armée libanaise dans les territoires libérés signifierait que le dossier du Sud, exploitable par son côté sécuritaire, est clos pour de bon. Ce qui ferait un atout appréciable, une carte de pression de moins pour obtenir l’application des résolutions 242, 338 et 194». Ces personnalités notent cependant qu’en ce qui a trait à la présence militaire syrienne au Liban, «certains indices montrent que Damas commence à aborder le virage, pour remplacer cette présence, à travers les prochaines législatives, par un surcroît d’influence politique». Mais celle-ci n’est-elle pas déjà maximale ? «Il reste, répondent les politiciens, à mettre en place un gouvernement libanais qui donne corps aux accords bilatéraux conclus dans les différents domaines. Et il reste surtout à porter les Libanais de tous horizons politiques à avoir foi dans les relations privilégiées avec la Syrie. En d’autres termes, il faut rallier l’opposition, qui se cristallise plus facilement à l’ombre de la présence militaire syrienne. Damas, soutiennent ces sources, sait que tôt ou tard la paix sera conclue et qu’il lui faudra retirer ses troupes du Liban. Il lui importe que par la suite, les relations privilégiées, que tout le monde reconnaît comme étant dans l’intérêt des deux pays, se développent dans l’harmonie, sans contestation». Qui vivra verra. Pour le moment, le processus négociatoire n’est toujours pas sorti du frigo
Confirmant les positions régionales du pouvoir, un officiel souligne que «le retrait israélien n’est pas synonyme de paix, mais d’une trêve incertaine appelée sans doute à subir des transgressions de temps à autre, avec le risque d’une explosion, d’un retour au cycle de violences échangées. Seule l’application des résolutions 242, 338 et 194 peut déboucher sur la...