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Actualités - ANALYSE

Schéma inchangé pour les décideurs, avec un zeste d'ouverture Le camp de l'Est lutte pour la représentativité

Le sens du jumelage va parfois très loin. Ainsi, selon des sources politiques et diplomatiques, «les législatives de cette année tirent leur importance du fait qu’elles seront les premières du régime Lahoud, mais aussi de l’ère Bachar. Cette échéance va déterminer en fait le sort des trois présidences dans ce pays. La présidence de la Chambre et la présidence du Conseil immédiatement après le scrutin ; la présidence de la République, en 2004. Cette triple perspective stimule, entre les chefs de file, la compétition pour le contrôle de la future majorité parlementaire». «Mais l’essentiel, soulignent ces observateurs, est de savoir comment les présidents Émile Lahoud et Bachar el-Assad vont traiter les élections et quelle serait leur attitude à l’égard des candidats de tous bords. Pour ce qui est du chef de l’État libanais, il ne cesse de réaffirmer qu’il tient à ce que le scrutin se déroule dans un climat démocratique, libre, propre et régulier. Il a, dans cet esprit, renvoyé à la Chambre l’amendement permettant de voter avec l’extrait d’état civil, sans se limiter à la carte électorale, car il estime que les fraudes et les falsifications en seraient facilitées. De même, le président Lahoud, recevant le conseil du syndicat de la presse, a certifié que le régime n’avait pas de candidats et traitait tous les postulants à pied d’égalité». Quant au président virtuel de la République syrienne, «on ne sait pas encore, précisent ces sources, comment il va aborder le dossier des élections libanaises. Cependant, des responsables syriens ainsi que des politiciens libanais proches du Dr Bachar el-Assad croient pouvoir indiquer qu’il tient à garder en place les alliés de Damas, à les aider lors de la formation des listes, tout en étant désireux de s’ouvrir aux autres candidats, notamment maronites, à condition qu’ils se situent dans la ligne nationale». Ligne nationale suivant la définition du camp loyaliste, bien entendu. Et l’on peut se demander ainsi, comme le fait une personnalité indépendante, «qui va intervenir, comme on le fait en faveur des postulants alliés de la Syrie, pour garantir la présence de candidats qui soient de véritables représentants du camp chrétien, et plus particulièrement des maronites, si l’on veut assurer les équilibres politiques au sein du pouvoir législatif comme du pouvoir exécutif». Mais ce label de «vrais représentants» du camp chrétien ne saute plus aux yeux comme jadis. Il n’y a plus sur place de figures de proue qui s’imposent d’elles-mêmes, comme les Camille Chamoun, Pierre Gemayel, Sleiman Frangié et autres Raymond Eddé. Les Forces libanaises sont interdites, le général Aoun boycotte et le président Amine Gemayel est exilé. À part Bkerké, les maronites n’ont plus localement de référence majeure. Leurs candidats, dans l’ensemble désemparés, se cherchent des places de féaux ou d’alliés secondaires sur les listes en gestation. À de rares exceptions près, il n’existe pas, dans le domaine politique pur, de pôle suffisamment influent pour imposer à des chefs de liste des colistiers chrétiens, singulièrement maronites, qui soient sinon forts, du moins solidement représentatifs de leur communauté. Bkerké, qui n’a jamais cessé de dénoncer l’aliénation de la représentativité chrétienne, c’est-à-dire la soumission d’une forte proportion de députés chrétiens à un leadership mahométan, ne peut pas se permettre de faire de la politique politicienne et d’entrer dans le jeu des noms. Le patriarcat ne peut pas ouvertement préférer un tel à tel autre, car sa mission le place au-dessus de la mêlée, comme recours national. Le problème reste donc entier. Pour tenter de le traiter, des concertations se développent actuellement entre plusieurs personnalités politiques ou religieuses, afin de former une sorte de comité de sélection, en base de critères de représentativité réelle. Ce même comité aurait pour tâche, si sa mission devait échouer (ce qui est évidemment du domaine du possible), de dénoncer après les élections des résultats déséquilibrés. Les lacunes évidentes de la loi électorale pourraient en partie être compensées par une bonne composition des listes, estiment beaucoup. Ce qui encouragerait du reste les électeurs à accomplir leur devoir. Le député Issam Farès note à ce propos que «la renommée du Liban s’améliore quand le monde constate une forte participation au scrutin, pour que l’on ne parle pas de boycott ou de torpillage».
Le sens du jumelage va parfois très loin. Ainsi, selon des sources politiques et diplomatiques, «les législatives de cette année tirent leur importance du fait qu’elles seront les premières du régime Lahoud, mais aussi de l’ère Bachar. Cette échéance va déterminer en fait le sort des trois présidences dans ce pays. La présidence de la Chambre et la présidence du...