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Actualités - REPORTAGES

Reportage Les syriens du Liban, entre la panique et l'accablement

La nouvelle est tellement énorme qu’au début, personne n’y a cru. Mais il a fallu se rendre à l’évidence et c’est les yeux rougis et l’air hébété que les soldats de faction dans les points de rassemblement à Beyrouth ou devant les permanences ont accueilli les flots de Syriens venus aux nouvelles. Les locaux du parti Baas et ceux de la ligue des travailleurs syriens au Liban se sont ainsi spontanément transformés en salons de deuil, où aucune parole n’est prononcée «car aucun mot ne saurait décrire l’ampleur de la catastrophe», précise un des présents, mais où des hommes d’habitude sûrs d’eux pleurent sans honte la perte de leur président. Lorsqu’ils parviennent à se ressaisir, ils se veulent rassurants, clamant leur conviction que tout se passera pour le mieux et que «le grand homme n’est pas mort puisqu’il laisse derrière lui une école et des principes» qui guideront leurs pas. Mais le spectacle le plus poignant est encore celui de la gare routière Charles Hélou, prise d’assaut par des centaines de travailleurs syriens, qui, baluchon à la main, n’ont qu’un but, prendre le premier bus ou la première voiture pour la Syrie. Pourquoi ? Ils ne le savent pas vraiment. Ils veulent simplement rentrer chez eux… Et il ne reste pour défiler dans certains quartiers de Beyrouth qu’une poignée de Syriens strictement encadrés par les forces de l’ordre qui crient leur peine dans les rues vidées… En début de soirée, les ressortissants syriens ont pris la direction de Damas, Homs ou Alep. Berlines climatisées, voitures déglinguées, taxis jaunes et bus bondés roulaient pare-chocs contre pare-chocs alors qu’aux divers barrages des services de renseignements syriens au Liban, les hommes en civil affichaient des mines livides.
La nouvelle est tellement énorme qu’au début, personne n’y a cru. Mais il a fallu se rendre à l’évidence et c’est les yeux rougis et l’air hébété que les soldats de faction dans les points de rassemblement à Beyrouth ou devant les permanences ont accueilli les flots de Syriens venus aux nouvelles. Les locaux du parti Baas et ceux de la ligue des travailleurs syriens...