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Actualités - REPORTAGES

Danse moderne - A Beyrouth, pour un trop court week-end La compagnie Kristina de Châtel : concentré d'émotion et énergie explosive

La troupe hollandaise de danse moderne Kristina de Châtel s’est «posée» à Beyrouth le temps d’un trop court week-end. Au théâtre al-Madina, trois danseurs de la compagnie ont présenté, pour deux soirées, un magnifique spectacle en trois temps. Mi-Hongroise, mi-Allemande, née à Budapest, Kristina de Châtel est l’une des grandes figures de la danse moderne. Élève de Kurt Jooss, dont elle a suivi les cours en Allemagne, elle s’est imposée depuis la fin des années 70 comme une chorégraphe de haut niveau, au style très personnel. Après avoir enseigné la danse en Hollande, pendant de longues années, elle fonde sa propre compagnie qui porte son nom et qui installe son grand studio de 10x18m non loin d’Amsterdam. La troupe Kristina de Châtel compte aujourd’hui sept à huit danseurs et danseuses de différentes nationalités. Elle a présenté à ce jour plus de 35 spectacles, en Europe, au Canada, aux États-Unis, en Amérique latine et en Asie. Dans ses chorégraphies, Kristina de Châtel fait interagir la danse, la musique et les décors. Les larges mouvements romantiques et la danse lyrique, trop peu pour elle. Ce qu’elle aime, ce sont les sentiments condensés, l’énergie concentrée, l’émotion compacte qui fait des étincelles. Le tout exprimé de manière toujours abstraite, avec beaucoup de force et de colère. Au théâtre al-Madina, Massimo Molinari (Italie), Suzan Tunca (Turquie) et Eva-Maria Christ (Allemagne) ont donné un superbe aperçu de leur talent et du style Kristina de Châtel. Le corps parle de tous ses muscles, dans des mouvements répétitifs, tantôt souples, tantôt saccadés. Les bras semblent se détacher du corps pour en refaire partie aussitôt. Le danseur ou la danseuse entrent presque en transe, puis s’apaisent. La musique – qui consiste la plupart du temps en des collages de sons ou de morceaux très divers – passe par des hauts et des bas, sans arrêt. D’assourdissante, elle s’arrête, sans transition. On n’entend plus alors que la respiration essoufflée des danseurs. Montagnes russes Les spectacles de Kristina de Châtel sont en montagnes russes ; ses danseurs dansent du fond des tripes et vivent chacun de leurs mouvements en toute conscience, avec tout le poids de leur présence sur scène. «Le corps et la personnalité de l’acteur dans l’espace, les objets qui l’entourent, l’éclairage, tout cela est très important», souligne Kristina de Châtel. «La scénographie est presque aussi essentielle pour moi que le danseur». Toutefois, pour les solos ou les duos, la chorégraphe préfère dépouiller la scène. Côté thèmes, elle s’inspire de la musique, de tout ce qu’elle voit autour d’elle, mais aussi des phénomènes de société. Ainsi, un de ses spectacles a été créé autour des jeux vidéo, avec la participation, sur scène, d’un adolescent de 14 ans. «Je m’intéresse également beaucoup à l’exploration et à l’exploitation de l’espace que je tente de rétrécir au maximum, poursuit-elle. Et aussi, aux performances uniquement féminines ou masculines». Après Beyrouth, la compagnie Kristina de Châtel – dont c’est la première tournée au Moyen-Orient – se produira à Damas, puis à Amman. Elle pourra ensuite se consacrer à la préparation de son nouveau spectacle : un duo masculin sur ski. Car tout en restant fidèle à son style, Kristina de Châtel est toujours à la recherche de quelque chose de nouveau, d’original. «Il faut aller de l’avant, conclut-elle. Et trouver toujours un nouveau défi à relever».
La troupe hollandaise de danse moderne Kristina de Châtel s’est «posée» à Beyrouth le temps d’un trop court week-end. Au théâtre al-Madina, trois danseurs de la compagnie ont présenté, pour deux soirées, un magnifique spectacle en trois temps. Mi-Hongroise, mi-Allemande, née à Budapest, Kristina de Châtel est l’une des grandes figures de la danse moderne. Élève de...