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Actualités - OPINION

Sous le gendarme, la plage

Mais, ma parole, tu es bouché ou quoi ! On t’a dit, redit, glapi, clamé, seriné, vociféré, aboyé, que l’armée n’irait pas au Sud. Tu ne vas pas continuer à nous la ramener avec ton couplet sur les cèdres, l’indépendance, le Koullouna et nani nanère... Des gendarmes et rien d’autre ! Un mot encore, et on t’enverra les éboueurs de Sukleen sapés en majorettes. Envoyer l’armée, quelle idée ! Déjà que pour la mettre sur pied, cette troupe a coûté en impôts autant que les réserves de la Banque d’Angleterre. Le gouvernement ne va quand même pas balancer par les fenêtres le fric du contribuable pour faire plaisir à quelques ploucs édentés qui ont la trouille de claper leur purée à l’ombre de barbus bourrus. Un gendarme en revanche, ça rend la justice pour pas cher : un chawarma, les plantations de tabac à brouter en guise de salade et des pépins de bonne pour le dessert. Tu lui refiles une paire de menottes rouillées, un revolver qui ne tient que par la peinture, un passe-temps ambré, et tu le lâches sur les plages du Sud. Il ira verbaliser les marins-pêcheurs et coller des PV sur les bateaux. Ça le changera un peu des bagnoles de sous-marques. Tu sais, celles du vulgum pecus qui ne sont ni officielles ni noires. Bon prince, l’État consentira peut-être un jour lointain à dépêcher là-bas un ou deux soldats à la retraite. Mais attention, il y a des conditions. La 425 doit être appliquée à la lettre. Notre 425 à nous, pas celle des bêcheurs internationaux qui veulent nous apprendre à piloter notre ménagerie. Pour cela, le petit Barak devra d’abord : – avoir sa carte du Baas – boire du lait de chèvre des fermes de Chebaa – nous donner les doubles des clés de la Porte de Fatma – et surtout, surtout... nous rendre les pierres jetées dernièrement par-dessus les barbelés. Ces cailloux sont libanais, et tant qu’ils sont de l’autre côté, faut considérer qu’il y a toujours occupation. Na !
Mais, ma parole, tu es bouché ou quoi ! On t’a dit, redit, glapi, clamé, seriné, vociféré, aboyé, que l’armée n’irait pas au Sud. Tu ne vas pas continuer à nous la ramener avec ton couplet sur les cèdres, l’indépendance, le Koullouna et nani nanère... Des gendarmes et rien d’autre ! Un mot encore, et on t’enverra les éboueurs de Sukleen sapés en majorettes....