Liban-Sud - Paris refuse d'aider un gouvernement qui ne remplit pas sa tâche Pas d'armée, pas d'Onu, avertit la France (photo)

Le refus du gouvernement de dépêcher l’armée au Liban-Sud, en dépit des appels répétés en ce sens de la communauté internationale, mais aussi de la part de nombreux Libanais, y compris au sein de la classe politique, a placé au pied du mur la France, pays appelé à constituer la charpente de la nouvelle Finul. «Les conditions ne sont pas réunies» pour une participation de Paris à cette Finul-bis «parce que les autorités libanaises, encore aujourd’hui, ont dit qu’elles n’enverraient pas leur armée au Liban-Sud», a ainsi déclaré hier le chef de la diplomatie française Hubert Védrine. M. Védrine n’a pas mâché ses mots : «Il s’agit d’aider un gouvernement. Si le gouvernement ne remplit pas cette tâche, il n’y a pas de base pour venir l’aider. L’aider à quoi?», s’est-il interrogé. Il a rappelé que «tout le dispositif de l’Onu n’a de sens que pour aider le Liban à restaurer son autorité et pas pour faire à sa place ce qu’il devrait faire». Une non-participation de la France au plan élaboré par l’Onu pour le Liban-Sud serait à même de provoquer l’écroulement de tout l’échafaudage imaginé par Kofi Annan, les autres pays candidats, de moindre importance, pouvant logiquement être tentés de suivre l’exemple de Paris. Il est à noter que M. Védrine a clairement voulu donner davantage de publicité à ses propos en les tenant à la télévision, avant même d’en avoir informé par voie diplomatique les autorités libanaises. Celles-ci ont d’ailleurs cru bon de s’abstenir de toute réaction «en attendant de connaître la position officielle» de la France.