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Actualités - CHRONOLOGIE

Libération - L'envoi de l'armée au Liban-Sud n'est pas indispensable, selon le Premier ministre Hoss : l'Etat, seul maître de la décision

Le Premier ministre Sélim Hoss a assuré hier que l’État, seul maître de la décision, peut recouvrer son autorité au Liban-Sud sans devoir y envoyer son armée. «Ceux qui réclament l’envoi de l’armée au Liban-Sud doivent savoir que les résolutions 425 et 426 ne mentionnent pas expressément la nécessité d’un déploiement de l’armée», a affirmé M. Hoss dans un communiqué publié par son bureau de presse, soulignant l’existence de «vérités bien définies». Ces deux résolutions évoquent, selon M. Hoss, «un retour efficace de la souveraineté libanaise» au Liban-Sud évacué le 24 mai par l’armée israélienne. «Il n’est pas inutile de préciser que l’État libanais décide seul de la manière de renforcer son retour dans cette région et les moyens qu’il utilisera à cette fin», a souligné M. Hoss. Le communiqué ajoute que les Forces de sécurité intérieure étaient présentes dans la région dès le premier jour de la libération et que leurs effectifs ont été augmentés afin de leur permettre d’accomplir leur mission aux côtés des militaires de la Finul. L’État assume pleinement ses responsabilités vis-à-vis des régions libérées et adoptera toute mesure qu’il jugera nécessaire à l’extension de sa souveraineté sur l’ensemble de ces régions, poursuit le communiqué. Le bureau de presse énonce ensuite les «vérités» suivantes : «1. La deuxième clause de la résolution 425 du Conseil de sécurité définit comme suit la mission de la Finul : s’assurer du retrait israélien, instaurer la paix et la sécurité et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région. Cette définition est réitérée dans l’alinéa (b) du rapport établi alors par le secrétaire général des Nations unies sous le titre : conditions de travail et programme. C’est ce même rapport qui a été approuvé par le Conseil de sécurité le 19 mars 1978 en fonction de la résolution 426. «2. La sixième clause de ce même rapport définit comme suit la mission des forces internationales : l’exécution de la mission de la Finul se fera en deux étapes : dans la première étape, la Finul s’assurera du retrait israélien du Liban jusqu’à la frontière internationale. Une fois cette étape terminée, la Finul établira et défendra une zone d’opérations. La Finul aura pour tâche d’observer et de mettre fin aux agressions, d’assurer la paix et de prendre les mesures nécessaires à un retour efficace de la souveraineté libanaise. «3. La situation qui prévaut actuellement dans la région libérée relève toujours de la première étape de la mission des troupes internationales, à savoir la vérification du retrait israélien total jusqu’à la frontière internationalement reconnue. C’est ce que reconnaissent explicitement les Nations unies dont les cartographes œuvrent à relever le tracé de la frontière. «4. Une fois cette étape terminée, la Finul s’attaquera à la seconde qui consiste à établir une zone d’opérations. Il est nécessaire de rappeler ici la troisième clause de la résolution 425 qui prévoit l’instauration de la paix et de la sécurité dans la région. «5. Après cette étape qui n’est pas encore terminée, la Finul devra prendre les mesures qu’elle jugera nécessaires pour le rétablissement de la souveraineté libanaise. «6. Il devient alors évident que le déploiement de l’armée libanaise dans la région libérée est en contradiction avec les stipulations des résolutions 425 et 426 et ne servirait qu’à brûler indûment les étapes. «7. Si l’armée devait se déployer dès le retrait israélien, comme le réclament certains, la présence des troupes internationales cesserait d’être nécessaire, l’armée libanaise ayant accompli leur mission. «8. Ceux qui réclament un déploiement immédiat de l’armée semblent oublier que le Conseil de sécurité n’a pas encore été notifié du retrait israélien par le secrétaire général des Nations unies et ne peut par conséquent s’assurer de l’exécution de la résolution 425 par Israël. «9. Il est pratiquement et militairement difficile que deux armées, même amies, occupent simultanément la même zone d’opérations. Cela serait de nature à entraîner un conflit dans les prérogatives et les missions à accomplir». Au Grand Sérail Dans le cadre de ses réunions hebdomadaires, le chef du gouvernement a reçu hier le ministre de l’Intérieur Michel Murr qui a déclaré, à sa sortie du Grand Sérail, que la réunion a servi «à une revue des projets urgents destinés à l’infrastructure des régions libérées». M. Hoss a ensuite reçu le procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum, puis le ministre des Postes et Télécommunications Issam Naaman avec qui il a examiné les projets de ce ministère dans toutes les régions libanaises, et plus spécialement au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest. Il a également rencontré, à tour de rôle, les députés Abdel-Latif Zein, Nayla Moawad, Ibrahim Bayan et Tammam Salam. De son côté, l’ambassadeur de Russie Boris Bolotine a remis à M. Hoss un message verbal de son homologue, le ministre russe des Affaires étrangères, le félicitant de la libération des régions occupées par Israël. Dans son message, le responsable russe insiste sur la nécessité de poursuivre l’exécution de la résolution 425 et exprime le souhait de voir une prochaine reprise des pourparlers de paix avec Israël sur le double volet libanais et syrien. M. Hoss a également rencontré un membre du Congrès américain d’origine libanaise, Ray Lahoud, l’archevêque melkite de Zahlé Mgr André Haddad, puis le ministre de l’Information Anouar el-Khalil accompagné du PDG de la chaîne ART Saleh Kamel qui lui a transmis les félicitations du souverain wahabite et du prince héritier d’Arabie séoudite pour la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. Toujours sur le même plan, M. Hoss a reçu des messages de félicitations du prince héritier et Premier ministre du Koweït Saad el-Abdallah el-Sabah, du président yéménite Abdel-Karim Iriani, du secrétaire général du Jihad islamique Ramadan Chalah et de plusieurs autres personnalités arabes.
Le Premier ministre Sélim Hoss a assuré hier que l’État, seul maître de la décision, peut recouvrer son autorité au Liban-Sud sans devoir y envoyer son armée. «Ceux qui réclament l’envoi de l’armée au Liban-Sud doivent savoir que les résolutions 425 et 426 ne mentionnent pas expressément la nécessité d’un déploiement de l’armée», a affirmé M. Hoss dans un...