Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Pologne - La démission de cinq ministres menace la coalition au pouvoir Varsovie s'installe dans la crise

La Pologne s’est installée dans la crise hier avec la démission présentée par cinq ministres de l’Union pour la liberté (UW, libéral), menaçant de faire éclater la coalition de centre-droit au pouvoir depuis 1997. Il s’agit de personnalités politiques de tout premier plan, titulaires de portefeuilles clés: Leszek Balcerowicz, vice-Premier ministre et ministre des Finances, Bronislaw Geremek (Affaires étrangères), Janusz Onyszkiewicz (Défense), Tadeusz Syryjczyk (Transports) et Mme Hanna Suchocka (Justice). Certes, le Premier ministre Jerzy Buzek a aussitôt fait savoir qu’il refusait ces démissions, mais l’avenir de la coalition formée par l’UW avec l’AWS-Solidarité (droite catholique) n’en demeure pas moins incertain, l’UW réclamant aussi le changement du chef du gouvernement. «Je ne vais pas retenir ces ministres par la force, mais j’estime que présenter les démissions en ce moment relève d’une grande irresponsabilité de leur part et je ne vois pas la possibilité de les accepter», a dit M. Buzek. «J’attends de ces ministres qu’ils continuent à assumer pleinement leurs tâches. Je donne à la coalition le temps pour chercher à s’entendre», a-t-il ajouté, appelant les parties en conflit à «ouvrir des négociations immédiatement». Le chef de l’UW Leszek Balcerowicz a laissé la porte ouverte à un compromis. «Si le Premier ministre s’abstient d’accepter ces démissions, il reste possible de remettre sur pied la coalition», a-t-il dit. Pour M. Balcerowicz, la condition principale du maintien de l’alliance de centre-droit au pouvoir sont des «garanties de la part de l’AWS-Solidarité» de voir tous ses députés soutenir la politique gouvernementale, ce qui n’a pas toujours été le cas jusqu’ici. En outre, selon le chef de l’UW, M. Buzek «a perdu la confiance» des libéraux en nommant récemment un commissaire à la municipalité de Varsovie. Le chef du gouvernement a ainsi tranché un conflit local avec l’UW, prenant partie pour l’AWS-Solidarité. La droite catholique a proposé vendredi à l’UW la candidature d’un économiste de 41 ans, Boguslaw Grabowski, pour succéder à M. Buzek. Cette proposition est restée sans suite du côté des libéraux, le conseil politique de l’UW choisissant dimanche de retirer ses ministres du gouvernement. La détermination de l’UW d’aller jusqu’au bout dans sa fronde semble avoir pour objectif de forcer la main au chef de l’AWS-Solidarité Marian Krzaklewski pour qu’il prenne lui-même les rênes du gouvernement, estiment les analystes. M. Krzaklewski est la seule personnalité susceptible d’imposer aux élus de la droite catholique une discipline de vote au Parlement. Or, le chef de l’AWS-Solidarité est candidat déclaré à l’élection présidentielle de l’automne et il n’a pas été enclin jusqu’ici à sacrifier cette ambition. Selon l’ex-président polonais Lech Walesa, lui-même candidat aux présidentielles de l’automne, le conflit actuel «troublera la campagne électorale». «Maintenant, les émotions prendront le dessus, mais tout compte fait, je pense que les coalisés finiront par s’entendre», a estimé M. Walesa lundi sur les ondes d’une radio locale de Gdansk (nord). Selon des sondages récents, les ex-communistes du SLD (opposition) rassemblent 44 % des intentions de vote en cas d’élections anticipées, 16 % des Polonais se déclarant prêts à voter pour l’AWS-Solidarité et 11 % pour l’UW.
La Pologne s’est installée dans la crise hier avec la démission présentée par cinq ministres de l’Union pour la liberté (UW, libéral), menaçant de faire éclater la coalition de centre-droit au pouvoir depuis 1997. Il s’agit de personnalités politiques de tout premier plan, titulaires de portefeuilles clés: Leszek Balcerowicz, vice-Premier ministre et ministre des...