Un habitant de Rmeich tué dans un incident provoqué par la nervosité ambiante

Un habitant du village chrétien de Rmeich a été tué et un autre légèrement blessé, hier, dans une dispute avec un proche du Hezbollah, provoquée par une méprise et par l’extrême nervosité ambiante. L’élément armé a été arrêté par les Forces de sécurité intérieure. La mort de l’habitant de cette petite localité maronite, située à deux kilomètres de la frontière libano-israélienne, semble être due à un concours de circonstances, selon divers témoignages. Dans un communiqué, les FSI ont indiqué qu’«à la suite d’une dispute, Chadi Ataya a tiré avec un pistolet sur Gergi Hajj», 50 ans, qui a succombé à ses blessures. Un autre habitant de Rmeich, Georges Assaf, a été «légèrement blessé» par les tirs, ajoute le communiqué des FSI, précisant que la police a «arrêté l’auteur des coups de feu, réquisitionné son arme et commencé à l’interroger». Gergi Hajj, 50 ans, a été atteint au ventre par une balle, en bordure de Rmeich. Selon un habitant, l’auteur des coups de feu est un partisan du Hezbollah qui avait été détenu pendant deux ans et demi dans la prison de Khyam. Rmeich est une ancienne place forte de l’ALS sillonnée depuis le retrait israélien par des groupes armés, notamment le Hezbollah et Amal, contribuant apparemment à la nervosité des habitants de ce village. Toutefois, le département de l’information du Hezbollah a affirmé à l’AFP que Chadi Ataya n’est pas membre de cette formation. Selon le curé de Rmeich, Nagib al-Aamil, aucun membre du Hezbollah ou du mouvement Amal n’est impliqué dans le meurtre de Gergi Hajj. «J’étais en train de fêter la victoire en présence d’anciens ministres dans la cour de l’école (du village), lorsqu’une personne vint nous dire que le mécanicien Élie Hajj avait été emmené par des gens pour réparer une voiture à Aaïta ach-Chaab (un village musulman à quatre kilomètres à l’ouest) et qu’il n’était plus revenu», raconte le curé. «J’ai alors interrogé son épouse qui m’a confirmé qu’il était parti deux heures plus tôt, qu’il n’était plus revenu et qu’elle croyait qu’il avait été enlevé», ajoute-t-il. Le curé poursuit qu’en voulant se rendre à Aaïta ach-Chaab pour s’enquérir de Élie Hajj, il a rencontré des habitants nerveux qui coupaient la route à Rmeich et qu’il n’a pas réussi à calmer. «À ce moment, passait en voiture l’avocat Chadi Ataya qui voulait poursuivre sa route, mais il a été roué de coups. Celui-ci a tiré des coups de feu en l’air de son revolver pour se dégager», affirme le curé. Selon lui, «des jeunes gens ont frappé de nouveau l’avocat qui, cette fois, a tiré, blessant mortellement Gergi Hajj». Les gendarmes libanais ont aussitôt arrêté Chadi Ataya, dit-il.