Hommage Adieu "Anid"

Parce que dans notre langue on aurait pu aussi bien t’appeler Amid que Anid, et que ton légendaire entêtement relevait davantage de l’opiniâtreté... Parce qu’en dépit de la mort tu n’as jamais été aussi vivant dans les convictions, les aspirations et les souvenirs d’une nation cruellement privée d’espoir... Parce qu’aucun portrait ne pourra contenir tout à la fois le pugnace tribun de l’Assemblée, l’irréductible ténor de la politique et l’intransigeant dénonciateur de l’injustice... Parce que de la nuit de l’exil tu as fait naître «l’aube de la liberté», comme l’a si bien écrit Alia el-Solh, et que nous vivons déjà son premier matin... Parce qu’en les rassemblant tous dans cette cathédrale ressuscitée, tu les as en fait tous réunis autour de ta vérité, autour du plus profond de leurs souhaits... Tu resteras ce grand homme-là, dans tous les cœurs, dans la mémoire d’une nation, plutôt qu’un «grand disparu». Une nation qui sait que par-dessus tout il t’importait d’abord d’être libanais...