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Actualités - OPINION

Tribune Ne touchez pas à la liberté d'expression

Accusé d’atteinte à la magistrature, Me Mohammed Moghrabi doit comparaître aujourd’hui devant le juge d’instruction Sakr Sakr qui a formulé le souhait de l’entendre au sujet des propos qu’il a tenus récemment et qui mettent en doute l’indépendance du Conseil supérieur de la magistrature. Me Moghrabi affirme que le parquet s’apprête à engager des poursuites contre lui dans cette affaire. Nous avons reçu de M. Élie Abouaoun, responsable de l’organisation Nouveaux droits de l’homme-international, la communication suivante adressée au procureur de la République Adnane Addoum, concernant cette affaire. «Profondément convaincu de mon droit inhérent à la libre expression (bien que vous ne soyez pas d’accord) ; Conscient de mon rôle de citoyen libanais, de défenseur et de formateur (il n’y a pas d’âge pour apprendre, Monsieur le Juge) en matière de droits de l’homme ; Je vous prie de noter avec la plus grande attention que la liberté d’expression n’est et ne sera jamais sélective. Je m’explique : Vous prêchez que les avocats, en bons connaisseurs de la loi, ne doivent pas parler en public des problèmes internes au corps judiciaire. Même plus, vous ajoutez en disant qu’il existe des institutions judiciaires qui s’occuperont de punir les «mauvais» juges. J’ai le plaisir (et l’honneur) de vous rappeler qu’un avocat est avant tout un simple citoyen qui jouit d’une totale liberté d’expression. Pour vous en assurer, vous n’avez qu’à vous référer à la Constitution libanaise et à la Déclaration universelle des droits de l’homme qui clame haut et fort que «tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit» (article 19). Le fait d’être avocat n’impose aucune limite à la liberté d’expression. La seule limite demeure la dignité des personnes accusées de «corruption» (dans ce cas). Et cette limite doit être garantie par une enquête impartiale sur les accusations, et non par des poursuites dissuasives contre un avocat qui croit obéir à son devoir professionnel et moral en s’attaquant à des irrégularités alarmantes. Avec tous mes respects, vous n’avez qu’à le juger sur le contenu de ses propos, et non pour le simple fait qu’il ait parlé librement. S’il se trouve incapable de prouver ses accusations, condamnez-le pour diffamation. De grâce, ne touchez pas à sa liberté d’expression. Vous n’en avez simplement pas le droit, Monsieur le Juge. Et si nous réagissons, ne nous accusez pas alors de «ternir la réputation du Liban».
Accusé d’atteinte à la magistrature, Me Mohammed Moghrabi doit comparaître aujourd’hui devant le juge d’instruction Sakr Sakr qui a formulé le souhait de l’entendre au sujet des propos qu’il a tenus récemment et qui mettent en doute l’indépendance du Conseil supérieur de la magistrature. Me Moghrabi affirme que le parquet s’apprête à engager des poursuites contre...