Union européenne Cinquantième anniversaire de la Déclaration Schuman

Manifestations dans toutes les capitales de l’Union européenne, colloques, débats et opérations portes ouvertes : l’Europe fêtait hier le cinquantième anniversaire de la Déclaration Schuman, qui le 9 mai 1950 avait donné une impulsion décisive à la naissance de l’Europe. Cette date, baptisée «Saint Schuman» par les fonctionnaires européens, commémore le discours prononcé à Paris, dans le salon de l’Horloge du ministère des Affaires étrangères (Quai d’Orsay) par Robert Schuman, pour «une Europe organisée et vivante» qui se construira en «créant une solidarité de fait». À l’époque ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman proposait de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier «sous une haute autorité commune, dans une organisation ouverte aux pays d’Europe». Un an plus tard, l’Allemagne, la France et les trois pays du Benelux signaient le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), considérée comme l’institution fondatrice de l’actuelle Union européenne. L’homme politique français, né à Luxembourg en 1886, sous-secrétaire d’État en 1940, éphémère membre d’un gouvernement sous Pétain avant d’être emprisonné, déporté et de s’évader, signera avec le traité CECA un succès politique majeur. Il essuiera ensuite les plâtres de l’échec de la Communauté européenne de défense (CED), rejetée par l’Assemblée nationale française en 1954. Le quotidien La Libre Belgique se demandait si l’appellation «Saint Schuman» n’entrerait pas réellement dans l’histoire, dans la mesure où Robert Schuman, comme les autres «pères fondateurs» de l’Europe, l’Allemand Konrad Adenauer et l’Italien Alcide de Gasperi, fait l’objet au Vatican d’une procédure en vue de béatification ouverte en 1990.