La presse de Damas dénonce la campagne hostile à la Syrie

La presse officielle syrienne a dénoncé hier ce qu’elle a qualifiée de «campagne orchestrée» contre la Syrie lancée après le sommet syro-américain à Genève le 26 mars. Les journaux ont critiqué notamment les déclarations du ministre français de la Défense Alain Richard concernant la politique syrienne concernant le Liban. «Une campagne hostile et organisée, qui fait partie d’une guerre politique et psychologique et qui a pour objectif de faire modifier les positions de la Syrie et de lui imposer des conditions, s’est déclenchée avec force après le sommet de Genève entre les présidents Hafez el-Assad et Bill Clinton», affirme al-Baas. Le quotidien cite notamment les déclarations de hauts responsables israéliens, ainsi que les propos du ministre français de la Défense qui «a attaqué la Syrie, soutenant ainsi le gouvernement d’Israël». Al-Baas fait état de «diables qui se sont réveillés soudain au Liban, tel un journaliste qui n’a aucun poids et qui a appelé au retrait des forces syriennes du Liban (...)» et des «étudiants (libanais) abusés qui sont sortis dans les rues perturbant la sécurité au Liban et lançant des slogans hostiles à la Syrie, comme si cela pouvait servir l’intérêt national du Liban et non celui d’Israël». Al-Baas fait état également d’«organisations qui ont poussé comme des champignons publiant à l’extérieur des communiqués contre la Syrie». De son côté, le journal gouvernemental Techrine a critiqué M. Richard, qui avait estimé dans une interview le 18 avril que la Syrie ne veut pas d’un accord avec Israël qui remettrait en cause «sa domination sur le Liban». «M. Richard a répété la rengaine israélienne (...) et il faut rappeler ici que le crédit de la France dépend des positions raisonnables adoptées par Paris sur les problèmes de la région», a affirmé Techrine. Tout en soulignant «l’attachement de la Syrie à de bonnes relations avec la France et à la poursuite de la coopération bilatérale», le journal a indiqué que «les Israéliens font leur possible pour (saboter) les relations» franco-syriennes. «Il faut que les milieux français œuvrent sérieusement pour circonscrire les effets négatifs des déclarations de Richard et empêcher Israël d’imposer son hégémonie sur la politique française, car cela portera atteinte aux intérêts de la France et à ses relations historiques avec la Syrie et le Liban», a affirmé Techrine. Le journal a jugé cependant «réconfortant» le fait que ces déclarations «sont en contradiction avec la politique étrangère menée par le président français Jacques Chirac, qui est fondée sur la compréhension avec les Arabes et sur l’application des résolutions internationales concernant le processus de paix» au Proche-Orient.