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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le tollé contre les arrestations s'amplifie

La répression de mardi à l’encontre des étudiants qui manifestaient devant le Tribunal militaire a suscité hier de nouvelles réactions dans les milieux politiques libanais. À la dénonciation de la brutalité employée pour disperser les étudiants sont venues s’ajouter les critiques concernant la condamnation à la prison de huit des onze étudiants du Courant national libre, mercredi, à des peines allant de dix jours à un mois et demi. Le général Michel Aoun a critiqué les manœuvres diplomatiques entreprises par le pouvoir pour «innocenter la Syrie de l’occupation du Liban». «Les agents des services de renseignements font irruption dans les maisons des personnes libres pour les arrêter, inventer des chefs d’accusation à leur encontre et les traduire devant la justice», a déclaré le général Aoun. Le Rassemblement pour le Liban (RPL-France) a également condamné dans un communiqué les jugements prononcés par le Tribunal militaire à l’encontre des huit étudiants, «qui manifestaient pacifiquement en réclamant l’application de la résolution 520 et le retrait de l’armée syrienne». «Ces pseudo-condamnations constituent la preuve flagrante de l’arbitraire qui règne (…)», a-t-il indiqué. Le RPL a par ailleurs affirmé qu’il avait adressé «un message urgent au gouvernement français, aux partis politiques français et aux associations des droits de l’homme pour leur demander de prendre des positions fermes et claires contre les agissements de la dictature installée au Liban». «Le RPL informe les autorités libanaises, inféodées à Damas, que les actions pacifiques de la jeunesse libanaise pour un Liban libre ne cesseront plus tant que l’occupation syrienne se perpétue, surtout qu’Israël a décidé de quitter la zone occupée dans le Sud», a indiqué le communiqué. «Les dernières manifestations organisées par les étudiants libanais et les grèves dans toutes les universités libanaises prouvent la détermination du peuple libanais et la justesse de notre cause», a-t-il conclu. De son côté, le chef du Rassemblement pour la République Albert Moukheiber a déploré et condamné «la brutalité» avec laquelle les forces de l’ordre ont réprimé la manifestation devant le Tribunal militaire, insistant sur le fait qu’il y avait eu des blessés transportés dans les hôpitaux. M. Moukheiber a estimé que ce comportement était «inhabituel et sans précédent, compte tenu de l’intervention d’unités de l’armée». «Nous demandons aux autorités d’accepter ces manifestations pacifiques au lieu de les réprimer, les libertés au Liban étant sacrées et reconnues par le pouvoir exécutif comme par l’opposition», a-t-il affirmé. Il a enfin prié le gouvernement de privilégier «le dialogue à la place de la violence». À son tour, le Parti national libéral (PNL) a dénoncé «la répression dont ont été victimes les étudiants du CNL et leurs camarades alors qu’ils exprimaient leurs aspirations nationales légitimes d’une manière civilisée et magnifique, et s’opposaient à une politique d’égorgement des libertés des Libanais par la voie des services de renseignements». L’ancien ambassadeur Simon Karam a pour sa part regretté «la mobilisation de l’armée pour faire face aux étudiants» et a rappelé à l’État, «qui a réprimé la liberté d’expression devant le musée, que ces mêmes étudiants qu’il fait arrêter sont ceux qui ont libéré Arnoun de leurs mains nues». Le fils de l’ancien président de la République Amine Gemayel, M. Pierre Gemayel, a qualifié le mouvement estudiantin dans toutes les universités libanaises de «cri de douleur pur et spontané» et a regretté que «l’État ne l’ait pas compris». D’autres partis politiques comme le Parti syrien national social (PSNS) ou le mouvement Amal ont, au contraire, appelé à la mise en place d’un mouvement contestataire à celui qui prône le départ des troupes syriennes du Liban et qui véhicule, selon le PSNS, des «projets politiques destructeurs» au «service des sionistes».
La répression de mardi à l’encontre des étudiants qui manifestaient devant le Tribunal militaire a suscité hier de nouvelles réactions dans les milieux politiques libanais. À la dénonciation de la brutalité employée pour disperser les étudiants sont venues s’ajouter les critiques concernant la condamnation à la prison de huit des onze étudiants du Courant national...