Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Manifestations - Les trois détenus arrêtés la semaine dernière ont été libérés tard dans la soirée Heurts entre aounistes et forces de l'ordre (photo)

Plusieurs centaines d’étudiants aounistes ont organisé hier un sit-in devant le palais de justice de Beyrouth en signe de protestation contre l’arrestation jeudi dernier de deux de leurs camarades, Marc Shoucair et Naïm Semaani, de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek). Un troisième membre du Courant national libre (CNL), Maroun Nasrani, avait été arrêté lui aussi dans la nuit du dimanche à lundi par les services de renseignements. Les manifestants devaient remettre un message écrit au bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Michel Lyan, dénonçant ces arrestations et appelant au respect des droits de l’homme. Le sit-in a rapidement dégénéré en heurts avec les membres de la brigade antiémeutes déployés massivement devant l’entrée du palais de justice. Les agents de l’ordre avaient demandé aux étudiants de se tenir près du mur longeant l’édifice mais les jeunes aounistes insistaient pour distribuer dans la rue des tracts dénonçant les récentes arrestations arbitraires. Les affrontements ont abouti à l’arrestation de cinq aounistes : Ziad Abs, Tony Atik, Patrick Samaha, Tony Oriane et Naïm Aoun, neveu du général Michel Aoun. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats a rencontré de jeunes étudiants auxquels il a déclaré qu’il avait entrepris des contacts avec le procureur général de la République, M. Adnan Addoum. Il a indiqué que le juge Addoum «a promis de libérer aujourd’hui (lundi) tous les étudiants détenus». Le bâtonnier a alors demandé aux membres du Courant national libre de se disperser mais ces derniers ont tenu à rester sur place jusqu’à la libération de leurs camarades. Ce n’est que vers 21 heures que les deux étudiants arrêtés jeudi dernier ainsi que Maroun Nasrani ont été libérés. Les cinq militants appréhendés à l’issue des affrontements avec les FSI devant le palais de justice restent, quant à eux, en détention. Les étudiants relaxés hier ont été condamnés à une amende d’un montant de trois cent mille livres libanaises par le tribunal militaire permanent. Les cinq autres seront traduits aujourd’hui devant le même tribunal. Dans la journée de lundi, les cours avaient été suspendus dans la plupart des universités par solidarité avec les étudiants aounistes détenus. À l’Université Saint-Esprit de Kaslik, à l’Université libano-américaine (LAU) et à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), les cours ont été annulés et les étudiants ont observé des sit-in dans les campus. Conférence de presse Par ailleurs, les membres du CNL ont dénoncé les pratiques des services de renseignements qui ont procédé à des perquisitions aux domiciles de MM. Hikmat Dib, Georges Haddad et Samir Tayeh, connus pour leur activité au sein du mouvement. Plusieurs autres membres du CNL ont été également recherchés par les services de renseignements. Dans un communiqué distribué tard dans la nuit d’hier, le CNL a indiqué qu’il poursuivra son action jusqu’à la libération de tous les détenus et l’arrêt de tous les actes répressifs à l’encontre des membres de ce courant. Par ailleurs, les responsables du CNL tiendront aujourd’hui à midi une conférence de presse au bureau du mouvement, au centre La Cité (Jounieh), pour exposer les développements survenus en week-end. Toutes les formations estudiantines ont pour leur part appelé à un rassemblement en signe de protestation et de solidarité aujourd’hui à 13h devant le Musée national. Dans un communiqué publié hier, le mouvement franco-libanais Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) a appelé à la «libération immédiate de tous les détenus et à l’abandon des poursuites à l’encontre de tous les opposants qui expriment pacifiquement leurs opinions». Solida estime que «les opinions politiques des étudiants aounistes sont à l’origine de leurs arrestations». «Nous tenons les autorités qui les détiennent pour responsables de leur sécurité physique et psychologique», conclut le communiqué. Le Rassemblement pour le Liban (France) a appelé la communauté internationale et notamment la France «à une condamnation ferme des agissements du pouvoir libanais». Le RPL a considéré que «le pouvoir libanais paraît décidé à s’attaquer à toute voix libre au Liban réclamant le départ de l’armée d’occupation syrienne conformément à la résolution 520 de l’Onu». Les Forces libanaises ont quant à elles publié un communiqué dénonçant les arrestations arbitraires qui prennent pour cible des personnes qui appellent à la liberté, à l’indépendance et à la souveraineté du Liban. Les FL ont salué «les étudiants libres qui se sacrifient pour la cause qu’ils défendent». L’association Nouveaux droits de l’homme a également dénoncé les arrestations arbitraires et a estimé que «les motifs invoqués par les autorités ne justifient pas les mesures prises». L’association se dit «étonnée» des violations des droits de l’homme commises par le pouvoir libanais et rappelle aux autorités libanaises «leur devoir de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme et de mettre un terme aux poursuites judiciaires à l’encontre des opposants politiques».
Plusieurs centaines d’étudiants aounistes ont organisé hier un sit-in devant le palais de justice de Beyrouth en signe de protestation contre l’arrestation jeudi dernier de deux de leurs camarades, Marc Shoucair et Naïm Semaani, de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek). Un troisième membre du Courant national libre (CNL), Maroun Nasrani, avait été arrêté lui aussi...