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Actualités - DISCOURS

Dossier régional - Plaidoyer du directeur de la SG en faveur du mémorandum de Lahoud Sayyed : Israël veut la sécurité, le Liban veut la paix

Le général Jamil Sayyed, directeur de la Sûreté générale, a développé vendredi une argumentation exhaustive étayant les questions que le président de la République, le général Émile Lahoud, avait posées au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, concernant la décision israélienne de se retirer du Liban conformément à la résolution 425. Dans un discours prononcé lors d’une cérémonie en l’honneur des retraités de la SG, le général Sayyed a longuement défendu le mémorandum présidentiel adressé le 5 avril dernier à M. Annan et dans lequel le chef de l’État mettait en exergue le problème de la présence palestinienne au Liban. Le directeur de la Sûreté a affirmé dans ce cadre qu’il y a «deux stratégies qui s’opposent dans la région : l’une israélienne dont l’objectif est la sécurité, l’autre libanaise qui veut la paix». Selon lui, il y a aujourd’hui une telle confusion à ce niveau que «d’aucuns se demandent si nous sommes pour ou contre le retrait. (…) En réalité, la question fondamentale est : l’intérêt du Liban se trouve-t-il dans un retrait garantissant des arrangements de sécurité à l’État hébreu ou dans un retrait sans arrangements pour Israël?». Et de rappeler que la guerre de 1975 avait eu pour cause principale le refus de l’implantation palestinienne. D’autre part, la résolution 425 a été adoptée en 1978 à la suite de l’invasion israélienne, due elle-même au problème palestinien. «À supposer que nous réalisions aujourd’hui les aspirations d’Israël en lui disant : voici l’armée (libanaise) et des forces internationales pour vous protéger ; les opérations de la Résistance vont cesser, la question serait alors de savoir qu’est-ce qui inciterait les Israéliens à se pencher sur le fond du problème s’ils sont soulagés de toute pression en jouissant de surcroît de notre protection?». Aux ambassades étrangères, qui affirment être concernées par l’aspect humanitaire de la présence palestinienne au Liban, le général Sayyed répond par ailleurs : «Pourquoi les grandes puissances ne traduisent-elles pas leur souci humanitaire en aidant les Palestiniens à rentrer chez eux? Pourquoi se limitent-elles à leur assurer la nourriture au Liban?». Et de conclure à ce sujet : «Nous refusons une aide humanitaire dont le but serait de servir les intérêts d’Israël au détriment de ceux des peuples palestiniens et libanais». La 425 «D’aucuns, relève le directeur de la SG, estiment que la position officielle consistant à refuser de donner des garanties après le retrait risque d’entraver l’application de la 425». Il répond à ceux-là en affirmant que le président Lahoud et le gouvernement actuel ont été à l’origine de «la resurrection» de la résolution «morte» depuis 22 ans. «Si la 425 va être appliquée aujourd’hui, c’est grâce à une politique sérieuse et réaliste et non grâce au double langage», a-t-il ajouté avant d’expliquer : «Nous avons adopté l’action de la Résistance alors que, depuis 22 ans, toutes les fois qu’Israël nous bombardait, nous nous plaignions un peu d’Israël, un peu de la Résistance et beaucoup de la Syrie auprès des capitales arabes et étrangères. Résultat : personne ne nous prenait au sérieux et la 425 était restée lettre morte». À ceux qui affirment en outre que l’État évoque la question palestinienne dans l’intérêt de la Syrie, le général Sayyed répond en se demandant quel mal y a-t-il si l’intérêt du Liban coïncide avec celui de la Syrie. «Quant à ceux qui nous invitent à accepter telle quelle la 425 quitte à obtenir par la suite un règlement du problème palestinien par des voies diplomatiques, nous disons : Qui n’a pu obtenir l’application de la 425 par les voies diplomatiques, ne peut espérer régler le problème palestinien de cette manière, car celui-ci est bien plus compliqué», a ajouté le directeur de la SG. Ce dernier conclut son argumentation en déclarant : «Ceux-là qui tentent de minimiser aujourd’hui le problème palestinien sont les mêmes qui ont porté les armes en 1975 contre l’implantation des Palestiniens. Qu’est-ce qui a donc changé? (…) Et pourquoi ces attaques? (…) Laissez donc le président Lahoud jouer son rôle. L’histoire jugera».
Le général Jamil Sayyed, directeur de la Sûreté générale, a développé vendredi une argumentation exhaustive étayant les questions que le président de la République, le général Émile Lahoud, avait posées au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, concernant la décision israélienne de se retirer du Liban conformément à la résolution 425. Dans un discours...