Liban-France - De la Messuzière reçu par Lahoud, Berry et Hoss Visite d'évaluation au Liban d'un responsable du Quai d'Orsay (photo)

Un haut fonctionnaire du ministère français des Affaires étrangères, Yves Aubin de la Messuzière, en visite au Liban pour une «mission d’évaluation» de la situation au Proche-Orient, a été reçu hier par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, le président de la Chambre Nabih Berry et le Premier ministre Sélim Hoss. M. de la Messuzière, chef du Département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay, s’est refusé à toute déclaration après ces entretiens. Il a ensuite quitté Beyrouth pour regagner son pays. De source proche de M. Berry, on indique que ce dernier a réaffirmé devant son interlocuteur que le Liban ne saurait accepter «toute interprétation de la résolution 425 du Conseil de sécurité dans un sens faisant assumer à Beyrouth une responsabilité quelconque dans la protection de la sécurité d’Israël». Il lui a également répété que le Liban ne pouvait «fixer son attitude (au sujet du retrait unilatéral israélien du Liban-Sud, prévu d’ici à la fin du mois de juillet) avant que les Nations unies ne disposent d’une position officielle et écrite d’Israël à ce sujet». Le responsable français était arrivé dimanche soir à Beyrouth en provenance de Damas où il avait examiné avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, les «développements du processus de paix» au Proche-Orient. MM. Chareh et de la Messuzière ont également évoqué «les possibilités d’un retrait israélien unilatéral du Liban ainsi que le rôle de la France pour faire avancer le processus de paix bloqué sur les volets syrien et libanais», selon l’agence syrienne Sana. De sources diplomatiques à Beyrouth, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, la mission de M. de la Messuzière vise à «évaluer la situation sous tous ses aspects» à la suite des derniers développements liés à la décision israélienne de retrait du Liban-Sud. Il s’agit, selon ces sources, d’une «mission d’information visant à permettre à la France de fixer sa position et non d’une visite précédant le lancement d’une quelconque initiative française». M. de la Messuzière a ainsi posé à ses interlocuteurs libanais un certain nombre de questions sur leur point de vue concernant le retrait projeté, l’application des résolutions de l’Onu, le rôle de la Finul, etc. Mais l’émissaire français a également mis l’accent, lors de ses entretiens avec les trois dirigeants libanais, sur l’importance des contacts qui ont été entamés avec les Nations unies sur la mise en application des résolutions 425 et 426 du Conseil de sécurité, et leur a transmis «les encouragements» de Paris à cet égard, a-t-on ajouté de même source.