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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Coopération - Le ministre délégué à la Francophonie a signé plusieurs conventions avec des responsables libanais Josselin : la position de la France envers le Liban est inchangée

Francophonie, coopération et échanges bilatéraux. Ce sont bien sûr les thèmes qui ont marqué la visite de deux jours à Beyrouth du ministre français Charles Josselin. Mais, intervenant après ce qui fut appelé «la bombe Jospin», la visite du responsable français ne pouvait qu’avoir aussi un aspect symbolique : le rappel de l’amitié franco-libanaise et la réaffirmation de la position traditionnelle de la France «aux côtés du Liban». «Je crois que mon message a été entendu», a d’ailleurs déclaré le ministre français au cours d’une conférence de presse. Le ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie Charles Josselin a su faire oublier aux journalistes le retard d’une heure sur le rendez-vous initial de sa conférence de presse. Il s’est prêté volontiers à toutes les questions, encourageant l’évocation de tous les sujets, même les plus délicats, tout en se gardant toutefois d’y répondre clairement. Pressé de définir la position de la France sur la proposition du ministre israélien des Affaires étrangères d’un déploiement de Casques bleus français au Liban-Sud, il a lancé avec humour : «Vous venez de m’annoncer la nouvelle. Permettez qu’avant de répondre j’en parle avec le président Chirac, le Premier ministre Jospin, le ministre de la Défense Richard et le ministre des Affaires étrangères Védrine...» Prié, un peu plus tard, de dire s’il a abordé avec les responsables libanais l’éventualité d’un retrait unilatéral israélien du Liban-Sud, il a déclaré : «Je n’avais pas mandat pour aborder cette question. Le moment venu, les autorités françaises compétentes décideront de leur position». En dépit de ces propos diplomatiques, des sources officielles affirment que M. Josselin a témoigné une grande amitié envers le Liban. Avec les responsables, notamment le chef de l’État Émile Lahoud, il a rappelé que la France se tient aux côtés du Liban et qu’il s’agit là d’une position indéfectible. Serait-ce donc un rattrapage après la phrase controversée du Premier ministre français Lionel Jospin à Bir Zeit, qualifiant les opérations du Hezbollah «d’actes terroristes», puis «d’actes de guerre» ? Les mêmes sources laissent entendre cela, même si M. Josselin a déclaré au cours de sa conférence de presse que sa visite était prévue, dans le principe, depuis juillet dernier, lors de la visite à Paris du ministre Beydoun et dans la date, depuis plusieurs semaines. D’ailleurs, interrogé sur la phrase de M. Jospin, le ministre délégué a déclaré que le Premier ministre français «a voulu dire qu’il n’était pas sûr que l’enchaînement de la violence servait la paix, lorsqu’un processus est en marche. Et je suis d’accord avec lui». Une francophonie synonyme d’avenir et non de souvenir À Beyrouth, on pense toutefois que le timing de la visite, même programmé avant «la bombe Jospin», demeure significatif et, au cours de ses entretiens avec les responsables libanais, M. Josselin a tenu à rappeler qu’entre le Liban et la France, rien n’a changé. Au cours de la conférence de presse qu’il a tenue au CCF, avant de prendre l’avion, M. Josselin a d’ailleurs précisé avoir développé les positions déjà connues de la France, «mais qu’il est bon de rappeler de temps en temps : la France est aux côtés du Liban. Elle partage les aspirations des Libanais à un État stable et souverain. Elle milite pour une paix globale et juste pour les pays de la région. Elle soutient les résolutions 242 et 425 des Nations unies et préfère que le retrait israélien du Liban se fasse dans le cadre d’un accord». En réponse à une question sur l’échec du sommet de Genève entre MM. Clinton et Assad, M. Josselin a exprimé sa conviction que «les efforts, notamment ceux de M. Clinton, vont se poursuivre. Il y aura sans doute d’autres rencontres et je suis assez optimiste pour souhaiter que le retrait israélien intervienne dans le cadre d’un accord. Il y a d’ailleurs encore quelques mois avant l’échéance». Dans ce qui ressemble à une promesse, M. Josselin a encore affirmé que «la France sera au rendez-vous de la paix». M. Josselin, dont le ministère est rattaché depuis 1998 à celui des Affaires étrangères, a ensuite longuement parlé de la francophonie «comme avenir et non comme souvenir». Selon lui, la francophonie du nouveau siècle doit être placée sous le signe de l’ouverture. «Le temps est révolu où la francophonie était une citadelle assiégée essayant de préserver des lieux où le français est une langue exclusive. Il s’agit aujourd’hui de mobiliser les moyens dans un cadre multilatéral pour préserver notre culture. Elle doit aussi répondre à l’appétance du Français dans des pays classés anglophones ou hispanophones et l’inverse doit être vrai». M. Josselin a précisé que Beyrouth est le lieu idéal pour évoquer ces thèmes et qu’il est essentiel d’impliquer les jeunes dans la francophonie comme cela fut fait lors du sommet de Moncton. Le ministre délégué a encore ajouté que le sommet de Beyrouth sera probablement l’occasion d’évoquer les valeurs que véhicule la francophonie, comme la démocratie que certains pays francophones viennent de découvrir, alors que d’autres l’appliquent partiellement, la gestion du devenir, la relation entre la politique et l’argent etc. Prié de dire où il situe le Liban, dans ce cadre, M. Josselin a déclaré que le pays des cèdres avait ses propres singularités qui tiennent à sa réalité et à son histoire. «J’espère d’ailleurs aborder ces thèmes avec les responsables au cours de ma prochaine visite. J’en ai vu quelques-uns cette fois. J’espère en voir d’autres la prochaine fois». Y compris des membres du Hezbollah ? «Je crois que le Hezbollah a une représentation au Liban, notamment des députés au Parlement. Pourquoi pas ?». M. Josselin a ensuite évoqué les accords conclus avec plusieurs ministres libanais : «Avec M. Beydoun, nous avons signé une convention destinée à encourager la coproduction cinématographique, avec M. Frangié, nous avons prévu de promouvoir le développement agricole au Metn et dans la Békaa, avec M. Traboulsi, nous avons parlé de l’eau et avec M. Murr, nous avons abordé les préparatifs du sommet francophone qui se tiendra à Beyrouth en octobre 2001. Enfin, avec M. Khalil, nous avons signé une déclaration d’intention pour renforcer les programmes francophones à Radio-Liban, Télé-Liban et dans l’Ani». M. Josselin, dont le séjour a été entouré de mesures de sécurité exceptionnelles, a annulé la visite qu’il devait effectuer en Jordanie, pour rentrer directement à Paris afin de participer au Conseil des ministres du mercredi, le premier depuis le remaniement.
Francophonie, coopération et échanges bilatéraux. Ce sont bien sûr les thèmes qui ont marqué la visite de deux jours à Beyrouth du ministre français Charles Josselin. Mais, intervenant après ce qui fut appelé «la bombe Jospin», la visite du responsable français ne pouvait qu’avoir aussi un aspect symbolique : le rappel de l’amitié franco-libanaise et la réaffirmation...