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Actualités - REPORTAGES

Tomates crises, choux de Bruxelles, fines herbes ... (photo)

Cela fait seulement un an et demi environ que Wadih Haddad travaille la terre en tant que professionnel. «J’ai pratiqué l’agriculture à titre expérimental avant de me lancer dans cette affaire, raconte-t-il. Cela m’a beaucoup coûté. J’ai dû hypothéquer tout ce que j’avais pour me lancer dans ce domaine. Mais aujourd’hui que mon affaire fonctionne bien, je me rends compte que la terre rapporte convenablement». Mais il faut savoir quoi planter, se démarquer des produits qui inondent le marché. «J’ai tenté de lancer un produit original : des fines herbes en pot qui auraient servi en tant qu’élément décoratif autant que de condiment, explique M. Haddad. Malheureusement, ça ne s’est pas vendu, faute de publicité». Cet agriculteur hors du commun s’est alors retourné vers la culture de la tomate cerise, des choux-raves, des choux de Bruxelles, du fenouil, du céleri, du poivron. Bref, des cultures loin d’être communes. À titre d’exemple, M. Haddad écoule par semaine environ 1 200 boîtes de tomates cerises particulièrement savoureuses. «Il faut cultiver autre chose que des tomates et des concombres, a-t-il l’habitude de dire. Pouvons-nous entrer en compétition avec la Syrie voisine qui écoule ses produits librement sur le marché ? Avec l’entrée du Liban dans l’OMC, pourrons-nous rivaliser avec l’Espagne pour les agrumes, ou avec le Maroc, ou avec l’Italie ?… Or il existe des variétés peu communes comme les avocats ou les fruits subtropicaux (anone, papaye…) qui évoluent très bien chez nous». Ces idées ont-elles commandé ses choix ? «J’ai en effet cultivé des espèces peu communes sur le marché pour bénéficier de la primeur, admet-il. Moi, je peux imposer mes prix. Il n’existe pas beaucoup d’agriculteurs qui cultivent les choux de Bruxelles au Liban. Mon produit sera toujours moins cher que le légume importé d’Europe». Par ailleurs, M. Haddad a l’habitude de parcourir les pages spécialisées sur Internet afin d’y chercher des graines (et des idées). «Les matières premières sont vendues trop chères aux agriculteurs, fait-il valoir. S’ils s’unissent et commandent leurs propres graines, ils feront des bénéfices plus importants. D’ailleurs, ils peuvent également utiliser l’Internet pour exporter leurs cultures. Or je ne doute pas que nous puissions exporter : nos prix sont compétitifs et le marché libanais est vite saturé». À cette fin, M. Haddad envisage, ainsi que ses collègues, de fonder une coopérative qui regrouperait, au début, une dizaine d’agriculteurs. «Il n’est pas difficile de convaincre les agriculteurs d’agir pour leur propre bien, précise-t-il. Mais ce qui serait problématique, c’est de leur faire accepter une surveillance de la part de cette coopérative, qui viserait à s’assurer du caractère sain des cultures. On ne peut exporter qu’à condition de produire un fruit de qualité». Mais pour cela, poursuit M. Haddad, il faut que l’État se rende compte qu’Internet n’est pas un produit de luxe et qu’il peut aider au développement du commerce. «Qu’on nous accorde quelques privilèges très peu onéreux comme des tarifs préférentiels pour l’eau, l’électricité et l’Internet, et qu’on soit plus sévère sur le contrôle de la qualité», souhaite-t-il. En attendant des temps plus cléments pour les agriculteurs, M. Haddad envisage des projets d’agrandissement et diversification de ses cultures et… consomme exclusivement ses produits depuis des années.
Cela fait seulement un an et demi environ que Wadih Haddad travaille la terre en tant que professionnel. «J’ai pratiqué l’agriculture à titre expérimental avant de me lancer dans cette affaire, raconte-t-il. Cela m’a beaucoup coûté. J’ai dû hypothéquer tout ce que j’avais pour me lancer dans ce domaine. Mais aujourd’hui que mon affaire fonctionne bien, je me rends...