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Actualités - ANALYSE

Réactions - Retour à la case départ palestinienne ? Les pour et les contre au commentaire de Lahoud sur un retrait unilatéral

Les réactions aux propos du président de la République Émile Lahoud concernant le retrait israélien du Liban sont partagées. Les partisans du chef de l’État développent à ce sujet l’argumentation suivante : aussi important soit-il, le retrait ne peut garantir la sécurité à l’intérieur des frontières israéliennes tant qu’une paix juste et globale n’est pas réalisée. Or une telle paix nécessite aussi une évacuation du Golan syrien jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 ainsi que le règlement du problème des réfugiés palestiniens au Liban. Leur présence constitue en effet une bombe à retardement que seul leur retour en Palestine est susceptible de désamorcer. Si Beyrouth s’inquiète tellement pour le sort de ces réfugiés, c’est parce que leur présence au Liban pose problème au niveau de la sécurité contrairement aux autres pays où ils sont établis. Les milliers de Palestiniens installés dans les camps ont le choix entre l’implantation dans le pays d’accueil (alternative que les Libanais refusent à l’unanimité) et la résistance contre Israël. Quand le président Lahoud affirme ne pas être en mesure de garantir la sécurité d’Israël après le retrait du Sud et de la Békaa-Ouest en dehors de tout accord de paix juste et global, il laisse entendre que les autorités libanaises ne peuvent contrôler les activités des Palestiniens armés qui parviendraient à s’infiltrer à travers les frontières libano-israéliennes. Du reste, l’État hébreu est lui-même incapable de contrôler la situation malgré sa puissance militaire. Bref, le Liban n’est guère disposé à déclencher une nouveau conflit avec les Palestiniens pour la protection d’Israël. Un retrait unilatéral ne constitue donc qu’un règlement partiel au problème de fond, en l’occurrence, la question palestinienne. La position des détracteurs Les opposants à la déclaration présidentielle développent quant à eux l’argumentation suivante : il incombe de dissocier la 425 des résolutions 242 et 338 de l’Onu. En effet, le retrait du Liban ne doit en aucun cas être lié aux problèmes du Golan et des territoires palestiniens occupés. L’État hébreu a lui-même tenté à un moment de faire l’amalgame entre la 425 à la 242, et le Liban s’y était farouchement opposé à l’époque. Pour cause : le Sud ne devait pas attendre le règlement de la question du Moyen-Orient. Maintenant que Tel-Aviv est disposé à faire la distinction entre ces deux résolutions, Beyrouth se rétracte et réclame, en parallèle, un retrait du Golan ainsi qu’une solution au problème palestinien. Le Liban est pourtant en mesure d’applaudir à la décision israélienne d’évacuer son sol tout en exigeant l’application de la 425. En effet, cette résolution n’impose pas aux autorités libanaises des arrangements de sécurité ou la conclusion d’un accord avec l’État hébreu. Qui plus est, Beyrouth peut très bien refuser de signer la paix tant que les résolutions 242, 338 et les principes de la conférence de Madrid ne sont pas appliqués. En tout état de cause, conformément aux conventions internationales, le Liban sera responsable de la sécurité aux frontières une fois que l’État hébreu aura évacué ses troupes de son territoire. En effet, si le gouvernement libanais permet ou tolère des attaques à partir de son sol, Israël aura le droit de s’en plaindre auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. En revanche, si des groupes armés agissent à partir du Liban sans l’accord des autorités, celles-ci n’en seront pas tenues responsables. L’État libanais serait alors en mesure de renforcer les mesures de sécurité pour empêcher une réédition de ces actes de violence. Si la Résistance libanaise a joui de l’appui unanime des Libanais, en revanche, nul n’est prêt à accepter la renaissance de la Résistance palestinienne. Une fois de plus, le prix sera trop lourd à payer…
Les réactions aux propos du président de la République Émile Lahoud concernant le retrait israélien du Liban sont partagées. Les partisans du chef de l’État développent à ce sujet l’argumentation suivante : aussi important soit-il, le retrait ne peut garantir la sécurité à l’intérieur des frontières israéliennes tant qu’une paix juste et globale n’est pas...