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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour la Ligue, un exercice de haute voltige diplomatique

Les pays de la Ligue arabe se livrent ce week-end à Beyrouth à un exercice de haute voltige diplomatique consistant à exalter leur solidarité avec le Liban face à Israël sans mettre en danger une possible relance du processus de paix, écrit Pascal Mallet, de l’AFP. Les 22 membres de la Ligue arabe tiennent, pour la première fois et à titre exceptionnel, leur Conseil ministériel à Beyrouth, au lieu du Caire. Ils veulent ainsi marquer leur appui au Liban, après les raids aériens israéliens début février contre des infrastructures civiles et devant les menaces de nouvelles représailles proférées par Israël. Ce Conseil s’ouvre dans un contexte critique pour le processus de paix: le volet syrien des négociations avec Israël est interrompu depuis le 10 janvier et le volet libanais est bloqué depuis 1994. Israël en outre boycotte depuis le 11 février le comité de surveillance sur le cessez-le-feu au Liban- Sud. En outre, l’annonce dimanche du retrait israélien du Liban-Sud d’ici à juillet, avec ou sans accord de paix avec Damas et Beyrouth, a été interprétée comme une façon de mettre la Syrie au pied du mur, en la privant d’un atout pour récupérer le Golan conquis en 1967 par Israël. En réponse, le pays hôte du Conseil ministériel a mis la barre très haut. Le président Émile Lahoud a solennellement averti mercredi Israël que le Liban ne pourrait garantir la sécurité de la frontière libano-israélienne en cas de retrait unilatéral du Liban-Sud. Beyrouth ne fera pas la guerre aux Palestiniens radicaux qui voudraient attaquer Israël par sa frontière nord, a-t-il affirmé, rappelant l’existence de «dizaines de milliers» de réfugiés palestiniens dans des camps au Liban. M. Lahoud a évoqué le «droit au retour» des 367 000 Palestiniens recensés au Liban, une revendication traditionnelle de la Ligue arabe. Le message n’est pas à l’usage des seuls Israéliens, il l’est aussi à celui des pays arabes. Des analystes voient derrière la ferme réponse libanaise l’ombre de Damas. Si manifester sa solidarité au Liban ne leur pose pas problème, des pays arabes importants comme l’Égypte et l’Arabie séoudite ne sont cependant pas disposés à suivre les Syriens jusqu’à risquer de faire capoter les chances de paix, a expliqué un diplomate arabe. Même si cela indispose Israël et les États-Unis, ces pays arabes sont prêts à donner leur appui public à la Résistance libanaise, comme l’a prouvé la rencontre, le 3 mars à Beyrouth, du prince héritier séoudien Abdallah avec des députés du Hezbollah. «Mais pour eux, faire mine d’approuver par avance des attentats ou la reprise d’une guérilla contre Israël sur son territoire serait compliquer à l’excès la tâche du Premier ministre israélien Ehud Barak, dont les États-Unis, mais aussi des pays européens comme la France, sont convaincus qu’il veut sincèrement la paix», a indiqué ce diplomate.
Les pays de la Ligue arabe se livrent ce week-end à Beyrouth à un exercice de haute voltige diplomatique consistant à exalter leur solidarité avec le Liban face à Israël sans mettre en danger une possible relance du processus de paix, écrit Pascal Mallet, de l’AFP. Les 22 membres de la Ligue arabe tiennent, pour la première fois et à titre exceptionnel, leur Conseil...