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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Les calculs de Barak L'objectif d'Israël demeure le même

L’État hébreu privilégiera toujours sa sécurité par rapport à la paix. C’est une règle qui n’a jamais souffert d’exception. D’ailleurs, rappellent des sources diplomatiques, dans ses négociations avec l’Autorité palestinienne, Israël a lié son retrait des territoires occupés à la lutte contre les actes de violence et à l’incarcération des Palestiniens extrémistes qu’il avait qualifiés de «terroristes». Qui plus est, toutes les fois qu’Israël était exposé à des attaques de la part de ces éléments, les pourparlers étaient interrompus ainsi que la mise en application des accords conclus avec la direction palestinienne. Dans ses négociations avec le Liban de 1991 à 1993, l’État hébreu a plus d’une fois insisté sur des arrangements de sécurité comme condition à son retrait du Sud et de la Békaa-Ouest. Il a même réclamé une trêve de six mois en vue de tester l’aptitude des autorités libanaises à maîtriser la situation dans la région avant de se pencher sur les modalités de retrait. Aux deux exigences israéliennes, la délégation libanaise avait alors opposé un refus catégorique en mettant l’accent pour sa part sur la nécessité d’appliquer la résolution 425. C’est ainsi que les pourparlers libano-israéliens ont fini par tourner court à force de tourner en rond... De même, lorsqu’il s’est agi de relancer les négociations, Israël a posé comme condition l’arrêt des opérations de la Résistance. Pour lui, en effet, entreprendre les pourparlers dans un climat de guerre et d’escalade était inconcevable. Mais là encore, Beyrouth a rejeté les exigences israéliennes, indiquant que les attaques de la Résistance ne cesseraient qu’une fois le dernier soldat israélien parti du Sud et de la Békaa. L’État hébreu s’est d’ailleurs heurté au même refus de la part des Syriens quand ces derniers furent sollicités pour exercer des pressions sur le Hezbollah. Le délai de grâce américain Aujourd’hui, Israël se trouve en fait au pied du mur. Le délai de grâce américain pour l’instauration d’une paix au Proche-Orient échoit en mai alors que les négociations syro-israéliennes demeurent dans l’impasse. En réalité, Tel-Aviv est pressé de faire la paix dans la mesure où celle-ci est susceptible de lui apporter la sécurité à ses frontières et d’empêcher que ses soldats ne continuent à mourir au Liban. Ayant échoué à obtenir par la négociation des garanties de sécurité, le gouvernement d’Ehud Barak s’est finalement rabattu sur la seule option qui lui reste, à savoir, le retrait unilatéral sans aucune contrepartie. Espérant ainsi assurer le calme à ses frontières avec le Liban, Israël pourrait alors attendre indéfiniment une reprise des pourparlers de paix avec Beyrouth et Damas. En se décidant pour un retrait du Sud et de la Békaa, le Premier ministre Barak croit embarrasser le Liban et la Syrie du moment que la Résistance libanaise serait obligée de mettre fin à ses opérations. En effet, si celle-ci persiste à poursuivre ses attaques, le Liban ne trouvera plus aucune puissance occidentale pour le soutenir. En même temps, Israël aura également réussi à dissocier les volets libanais et syrien, contraignant Damas à résoudre seul le problème du Golan. Mais, selon une source libanaise officielle, l’État hébreu se trompe en croyant pouvoir imposer une paix-reddition à ses ennemis. De fait, ajoute-t-elle, la sécurité qu’il serait parvenu à garantir serait bancale en l’absence d’un accord de paix juste et globale. Le retrait unilatéral ne pave donc pas la voie à la paix tant qu’Israël n’a pas accepté d’évacuer le Golan jusqu’aux frontières du 4 juin 67 ainsi que les principes énoncés à la conférence de Madrid. En outre, indique la même source, l’État hébreu ne peut espérer une normalisation avec les pays arabes tant qu’il n’aura pas admis le concept d’une paix équitable. Bref, si Israël détient la carte de la sécurité, le Liban et la Syrie détiennent en revanche la clé de la paix. En un mot aussi, si un retrait du Liban peut lui garantir la sécurité, seul une évacuation du Golan lui donnera la paix avec tous les Arabes.
L’État hébreu privilégiera toujours sa sécurité par rapport à la paix. C’est une règle qui n’a jamais souffert d’exception. D’ailleurs, rappellent des sources diplomatiques, dans ses négociations avec l’Autorité palestinienne, Israël a lié son retrait des territoires occupés à la lutte contre les actes de violence et à l’incarcération des Palestiniens...