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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-France Nouvelles manifestations contre les propos de Jospin(photos)

Les réactions hostiles aux déclarations du Premier ministre français Lionel Jospin assimilant les attaques de la résistance au terrorisme se poursuivent. Elles émanent aussi bien de la société civile que des milieux politiques et diplomatiques. Plus de 5 000 personnes ont protesté hier à Baalbeck, selon les estimations de la police. «Jospin, hypocrite, agent des juifs sionistes», ont-elles scandé en défilant le long de l’artère principale de cette ville. Les manifestants portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «La France sait bien ce que signifie le sang des combattants de la résistance». D’autres accusaient M. Jospin d’avoir voulu s’attirer les voix de l’électorat juif français à la prochaine élection présidentielle. «La route des élections ne passe pas par le Liban», «Jospin, tu n’arriveras pas à la présidence en prenant position contre la résistance, ni en l’assimilant au terrorisme», pouvait-on lire sur les écriteaux. Les manifestants, qui comptaient se diriger vers le Centre culturel français inauguré par le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine lors de sa visite à Baalbeck le 12 novembre, ont changé de parcours à la demande des forces de l’ordre. Des centaines de lycéens et de femmes ont participé à la manifestation organisée par le Parti communiste libanais (PCL), le Parti syrien national syrien (PSNS), le parti Baas ainsi que par le mouvement Amal et le Hezbollah. Par ailleurs, une centaine de lycéens ont défilé dans les rues de Tyr à la sortie des écoles, portant leurs livres dans une main et brandissant de l’autre des pancartes, certaines écrites en français, stigmatisant les déclarations de M. Jospin. «La résistance est le choix de toute la patrie», «Jospin, est-ce là la France libre ?», «Merci à Jospin pour ses déclarations franches contre notre peuple», pouvait-on lire. Par ailleurs, un sit-in a été observé hier devant le siège de l’Escwa à la place Riad el-Solh, à l’initiative du Comité libanais pour la paix et la liberté présidé par Mme Anissé Najjar. Les membres de nombreuses associations féminines et de défense des droits de l’homme ainsi que des centaines d’écoliers ont pris part à ce sit-in pour protester contre les frappes israéliennes perpétrées contre des installations civiles et les menaces de l’État hébreu de tuer les enfants du Liban et de brûler sa terre. Des femmes ont brandi des banderoles appelant «les mères dans le monde à se solidariser avec les mères du Liban jusqu’à l’instauration de la paix au Proche-Orient». Eddé : Des motifs d’ordre électoral L’ancien ministre Michel Eddé a estimé que les motifs des déclarations du Premier ministre français sont «d’ordre électoral» vu la rivalité ( politique) qui existe entre le président français Jacques Chirac et M. Jospin. Il a regretté que tous les candidats, que ce soit aux États-Unis, en France où ailleurs en Europe, soient soumis à «un terrorisme idéologique de la part des médias sionistes». Dans une déclaration à une radio, M. Eddé a évoqué une crise qui pourrait éclater demain mercredi lors de la rencontre hebdomadaire entre Chirac et Jospin. Il a estimé que si Jospin ne retire pas ses propos dans lesquels il qualifie les actes de la résistance de terrorisme la France perdra tout le crédit dont elle bénéficie dans le monde arabe. Il a affirmé que la reconnaissance par le Premier ministre israélien Ehud Barak de la promesse de son prédécesseur Yitzhak Rabin de négocier dans certaines conditions un retrait du Golan syrien représente une proclamation de l’État hébreu de sa disposition à retourner à la table des négociations aux conditions syriennes. Le bloc des députés arméniens a exprimé «sa vive surprise face aux déclarations de M. Jospin qui portent atteinte aux relations amicales franco-libanaises et franco-arabes». Dans un communiqué publié hier, le bloc parlementaire a souligné que les déclarations de M.Jospin ne servent pas le rôle de la France dans le processus de paix au Proche-Orient mais les intérêts d’Israël. «Ces déclarations sont en contradiction avec la politique déclarée de la France», a souligné le communiqué. Le bloc des députés arméniens a réaffirmé par ailleurs que la résistance est un droit légitime jusqu’à la libération de tout le territoire national de l’occupation israélienne. La Ligue des professeurs de l’Université libanaise et la Ligue des enseignants du secondaire ont publié des communiqués dans lesquels elles stigmatisent les déclarations de M. Jospin qui portent atteinte à l’image de la France et de son peuple. «Combattre sur notre sol un ennemi qui nous occupe est unanimement reconnu comme un acte de résistance. Toute autre appellation est incorrecte et ne peut qu’émaner d’un esprit mal intentionné», a souligné le communiqué de la Ligue des professeurs de l’UL. Réactions à l’étranger Par ailleurs, l’Association démocratique des Français de l’étranger (ADFE-Liban) a exprimé son désaccord avec les propos tenus par M. Jospin sur le Liban et la résistance libanaise lors de son voyage en Israël. L’ambassadeur de Syrie à Téhéran Ahmad el-Hassan a souligné hier dans la presse l’indignation du monde arabe après les déclarations du Premier ministre français. «Les récentes, incessantes et sanglantes incursions des forces sionistes ont dévasté l’infrastructure du pays, massacrant des civils innocents au Liban», a affirmé le diplomate dans un entretien publié hier par le quotidien Iran News. «Le monde arabe dans son entier a été indigné par l’attitude française», a-t-il dit. Évoquant les négociations syro-israéliennes, l’ambassadeur a estimé que «le Premier ministre israélien Ehud Barak est un négociateur rusé, qui essaie d’esquiver les principaux problèmes». «Il n’y aura aucun geste avec Israël sans un retrait total des forces sionistes du Golan», a-t-il ajouté. Manifestation à Berlin L’Agence nationale d’information a rapporté hier qu’un grand nombre d’émigrés libanais et arabes et des citoyens allemands ont manifesté à Berlin pour protester contre les agressions répétées d’Israël perpétrées contre le Liban. La marche, qui a eu lieu à l’initiative des ligues et associations libanaises et arabes ainsi que du mouvement Amal en Allemagne, s’est arrêtée devant le siège de l’ambassade des États-Unis à Berlin. Le mot prononcé au nom du rassemblement des Ligues et associations libanaises a mis l’accent sur la nécessité d’une application inconditionnelle de la 425. M. Jospin avait, rappelle-t-on, provoqué un tollé général dans le monde en déclarant le 24 février : «La France condamne les attaques du Hezbollah, et de toute façon toutes les attaques terroristes qui peuvent être menées contre des soldats ou éventuellement des populations civiles israéliennes».
Les réactions hostiles aux déclarations du Premier ministre français Lionel Jospin assimilant les attaques de la résistance au terrorisme se poursuivent. Elles émanent aussi bien de la société civile que des milieux politiques et diplomatiques. Plus de 5 000 personnes ont protesté hier à Baalbeck, selon les estimations de la police. «Jospin, hypocrite, agent des juifs...