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Actualités - CHRONOLOGIE

Une sécurité défaillante explique l'attaque contre-Jospin

Une sécurité défaillante et l’imprévoyance des autorités palestiniennes ont rendu possible l’attaque contre le Premier ministre français à l’université de Bir Zeit. L’unique protection du chef du gouvernement français se limitait à une dizaine de gardes de sécurité en civil, palestiniens pour la plupart, M. Jospin étant accompagné du ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaath. L’absence d’un véritable dispositif de sécurité était d’autant plus surprenante que les propos de M. Jospin avaient fait monter la tension dans le monde arabe, notamment dans les territoires palestiniens. Interrogé sur cette carence lors d’une conférence de presse à Gaza avec M. Jospin, le président palestinien Yasser Arafat a demandé au président de l’université Hanna Nasser de s’expliquer. M. Nasser a imputé ces incidents à des «éléments extérieurs» et au fait que l’Autorité palestinienne n’a pas la responsabilité de la sécurité dans cette zone. «Il s’agit de quelques éléments qui se sont infiltrés pour saboter les relations entre le peuple français et la Palestine», a-t-il dit. M. Nasser a rappelé que Bir Zeit se trouvait en zone dite «B», c’est-à-dire une zone «où les pouvoirs de sécurité ne sont pas encore dévolus à l’Autorité palestinienne». «C’est bien», a alors lancé M. Arafat comme pour souligner ce point. En vertu des accords d’Oslo de 1993 sur l’autonomie palestinienne, les territoires palestiniens sont divisés en trois catégories. En bas de la pyramide, se trouvent les territoires contrôlés exclusivement par Israël, qualifiés de «zone C». Au sommet, il y a les territoires où Israël a transféré à l’Autorité palestinienne tous les pouvoirs, qu’il s’agisse de l’administration ou de la police. C’est la «zone A», celle où les Palestiniens sont maîtres chez eux. Mais entre les deux, se trouvent la «zone B», où les Palestiniens assurent l’administration, mais où l’armée israélienne exerce toujours la sécurité. Pour des raisons évidentes, les Israéliens évitent toutefois le campus, où leur présence déclencherait à coup sûr des incidents. Ce statut explique, selon les responsables palestiniens, l’absence à Bir Zeit d’un véritable déploiement de la sécurité palestinienne auquel donne généralement lieu la venue d’une personnalité de haut rang. Il semble toutefois qu’ils aient aussi péché par imprévoyance et se soient laissés surprendre par une petite frange radicale. Quoi qu’il en soit, Bir Zeit était samedi une zone ouverte. En l’absence de tout cordon de sécurité, les plus excités, ou les plus déterminés, n’ont donc eu aucun mal à attendre la sortie de M. Jospin, qui est tombé dans un véritable guet-apens. L’identité exacte des assaillants était d’ailleurs sujette à caution. «J’ai senti que c’était pas les mêmes qu’à l’entrée», a ainsi confié le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine. «C’était de gros malabars».
Une sécurité défaillante et l’imprévoyance des autorités palestiniennes ont rendu possible l’attaque contre le Premier ministre français à l’université de Bir Zeit. L’unique protection du chef du gouvernement français se limitait à une dizaine de gardes de sécurité en civil, palestiniens pour la plupart, M. Jospin étant accompagné du ministre palestinien de la...