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Actualités - CHRONOLOGIE

Chirac donne à son Premier ministre une leçon de diplomatie

Le président français Jacques Chirac a donné samedi soir une leçon de diplomatie à son Premier ministre Lionel Jospin en l’appelant au téléphone pour lui rappeler «les responsabilités particulières» qui avaient été confiées à la France au Proche-Orient et auxquelles ses propos de jeudi à Jérusalem ont, selon lui, porté atteinte. Cet accroc à la cohabitation, qui veut qu’à l’étranger «la France parle d’une seule voix», n’avait dans un premier temps suscité qu’un silence désapprobateur de la part de l’Élysée, soucieux de ne pas envenimer la situation, à la fois sur le plan diplomatique et sur le plan de la politique intérieure. Jacques Chirac s’était borné à faire savoir vendredi soir qu’il avait «demandé que le Premier ministre prenne contact avec lui dès son retour en France», une façon de laisser au chef du gouvernement l’entière responsabilité de ses propos, tout en évitant de donner aux partenaires étrangers de la France le spectacle d’une polémique franco-française. Mais la désinvolture affichée par Lionel Jospin à son arrivée à Paris samedi soir, renvoyant son «contact» avec le chef de l’État à leur rendez-vous rituel d’avant le Conseil des ministre du mercredi, a amené l’Élysée à devancer les événements en publiant un communiqué. C’est finalement le président de la République qui a pris l’initiative d’appeler son Premier ministre pour manifester qu’il y avait une certaine urgence à remettre les choses au clair. Sous des dehors très modérés, le communiqué de l’Élysée constitue un rappel à l’ordre cinglant. Il fait valoir que la France jouit au Proche-Orient d’une réputation d’impartialité et que «remettre en cause cette impartialité» reviendrait à «porter atteinte» à la crédibilité de la politique étrangère de la France et à sa «capacité d’agir pour la paix». Constance et équilibre L’allusion est très concrète. Après les bombardements israéliens contre le Liban-Sud en 1996, un «groupe de surveillance» avait été instauré. «Dans un esprit de confiance et d’impartialité», rappelle l’Élysée, la coprésidence en avait été confiée à la France et aux États-Unis. Sur cette base, «le chef de l’État réaffirme la constance de la politique étrangère de la France» et «l’équilibre» qui inspire son action au Proche-Orient, «action qui demeure inchangée». Au passage, l’Élysée révèle que l’affaire, traitée avec modération vis-à-vis de l’extérieur, avait fait l’objet vendredi d’un «message écrit». Autrement dit, le Premier ministre, pourtant issu de la carrière diplomatique, en prend à son aise, alors que le monde arabe est en ébullition. Après la publication de ce communiqué, on se refusait à tout commentaire dans l’entourage de Lionel Jospin où l’on n’avait pas caché jeudi qu’il s’était délibérément démarqué de la politique traditionnelle de la France.
Le président français Jacques Chirac a donné samedi soir une leçon de diplomatie à son Premier ministre Lionel Jospin en l’appelant au téléphone pour lui rappeler «les responsabilités particulières» qui avaient été confiées à la France au Proche-Orient et auxquelles ses propos de jeudi à Jérusalem ont, selon lui, porté atteinte. Cet accroc à la cohabitation, qui...