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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-France - Le Premier ministre indigné par les propos de Jospin Hoss : c'est l'occupation israélienne qui incarne le terrorisme

Les déclarations du Premier ministre français Lionel Jospin dénonçant les «attaques terroristes» du Hezbollah ont suscité hier à Beyrouth des réactions d’autant plus indignées que l’on aimait voir dans la France l’ami des temps difficiles et un contrepoids aux États-Unis. Qualifiant de «dangereux» les propos de son homologue français, le chef du gouvernement Sélim Hoss a convoqué l’ambassadeur de France Philippe Le Courtier, pour lui signifier la désapprobation des autorités officielles à l’égard des propos de M. Jospin. L’ambassadeur s’est refusé à toute déclaration après ce tête-à-tête. M. Hoss a déclaré : «Il nous est difficile de croire les propos dangereux attribués à M. Jospin ou bien de comprendre la logique sur laquelle il se base quand il dit que le mouvement de résistance au Liban est un mouvement terroriste et que l’occupation par Israël d’une partie de notre terre a pour but de protéger ses frontières». Et de poursuivre : «Nous espérons que la France, le pays ami avec lequel nous avons des liens historiques, va renouveler son appui à notre cause et à notre droit légitime à la résistance et à la libération». «Le terrorisme s’incarne dans l’occupation par Israël de notre terre, ses bombardements quotidiens des villages habités par des civils et sa destruction des infrastructures» au Liban, a souligné M. Hoss, en référence aux bombardements par l’aviation israélienne, le 8 février, des stations électriques. Le terrorisme s’incarne aussi «dans le grand nombre de prisonniers et d’otages» dans les prisons d’Israël et dans «les menaces persistantes de ses responsables de brûler la terre du Liban», a ajouté le Premier ministre dans une allusion aux déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy. Le chef du gouvernement se dit surpris de «ce genre de propos» alors que la France, coprésidente avec les États-Unis du comité de surveillance des arrangements d’avril 96, tente de relancer ses réunions boycottées depuis le 11 février par l’État hébreu. Dressant un parallèle avec l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, M. Hoss s’interroge : «L’occupation par l’Allemagne nazie du territoire français constituait-elle une ceinture de sécurité pour protéger ses frontières ? L’héroïque résistance française qui fait la fierté de la France est-elle un mouvement terroriste qu’il faut condamner ?» «Les lois internationales et les accords ont consacré le droit des peuples à résister à l’occupant», a rappelé le chef du gouvernement avant de conclure : «Si le but est de préserver la vie des soldats israéliens, ils n’ont qu’à sortir du Liban». Par ailleurs, M. Hoss a reçu un message d’appui et d’amitié du vice-président du Sénat français et président de «l’Association des collectivités locales de France pour le Liban» Gérard Larcher. Dans son télégramme au Premier ministre, celui-ci affirme que «le Liban a été une fois de plus la cible de bombardements israéliens. Il n’y a aucune justification à cet acte qui a causé des pertes civiles et matérielles regrettables», a ajouté M. Larcher.
Les déclarations du Premier ministre français Lionel Jospin dénonçant les «attaques terroristes» du Hezbollah ont suscité hier à Beyrouth des réactions d’autant plus indignées que l’on aimait voir dans la France l’ami des temps difficiles et un contrepoids aux États-Unis. Qualifiant de «dangereux» les propos de son homologue français, le chef du gouvernement Sélim...