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Actualités - REPORTAGES

Un peu d'histoire

Le Dr Mounir Chamoun est l’un des plus ancien, psychanalystes du pays. Il évoque l’évolution de cette discipline au Liban. En 1952, l’École des Lettres enseignait déjà la psychologie. À l’époque, il y avait quelques psychologues formés en France. Ces derniers s’occupaient surtout d’orientation professionnelle et d’une certaine forme de psychologie scolaire. Cependant, le domaine restait limité. Au cours des années soixante, le pays comptait trois ou quatre psychologues. «Nous avions mis au point des sessions de formation d’enseignants et de réunion de parents, il y avait déjà un début de sensibilisation à la psychologie», indique le Dr Chamoun. À cette époque également, quelques spécialistes ont mis en place un service de psychologie scolaire. Michel Asfar était le premier psychanalyste du Liban. Il a péri durant la guerre. «Il a exercé bien avant moi et ensuite en même temps que moi», se souvient le vice-recteur à la recherche de l’USJ. Durant les durs événements qui ont touché le pays, deux psychanalystes offraient leurs services : le Dr Chamoun et Adnan Abdallah qui a ensuite quitté le pays. C’est en 1980 que la Société libanaise de psychanalyse a été fondée. «Nous avions organisé quelques séminaires, mais à cause de l’intensification de la guerre, des spécialistes sont repartis à l’étranger», note le Dr Chamoun. Ce n’est qu’en 1995 que la Société libanaise de psychanalyse a repris pleinement ses activités. Actuellement, elle regroupe 18 psychanalystes dont 5 sont établis à Paris. Les autres séjournent au Liban en permanence ou par intermittence. L’année dernière, la société a organisé un colloque qui avait regroupé 240 participants et qui avait pour thème «la fonction thérapeutique de la psychanalyse». M. David Sahyoun, psychologue depuis trente ans, et psychanalyste membre de la société libanaise de psychanalyse, note pour sa part que «la période d’avant-guerre s’était caractérisée par une prise de conscience influencée à la fois par la culture et les compétences locales et occidentales ; les gens comprenaient mieux la spécificité du travail d’un psychologue, d’un thérapeute ou d’un analyste». La guerre a cependant cassé cette évolution : la psychologie, à l’instar de l’ensemble de la société libanaise, a vécu une véritable déchirure et une régression. Le spécialiste note également que, «depuis les années quatre-vingt-dix, la psychologie sur les plans pratiques et théoriques a repris son évolution». «Cette période se caractérise par un développement à triple niveau : premièrement, les Libanais sont mieux informés des différents domaines où l’aide psychologique leur est disponible; deuxièmement, il existe une réactivation de cette discipline à un haut niveau qui prend sa source dans les activités universitaires et dans une vulgarisation des connaissances, et troisièmement un corps de praticiens sérieux et compétents a été constitué», déclare-t-il.
Le Dr Mounir Chamoun est l’un des plus ancien, psychanalystes du pays. Il évoque l’évolution de cette discipline au Liban. En 1952, l’École des Lettres enseignait déjà la psychologie. À l’époque, il y avait quelques psychologues formés en France. Ces derniers s’occupaient surtout d’orientation professionnelle et d’une certaine forme de psychologie scolaire. Cependant, le...