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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Organisations - La culture, le développement et les droits de l'homme au Brainstorming de l'ESCWA Appel des intellectuels arabes en faveur de la réforme des systèmes éducatifs

C’était hier la journée de la culture et des droits de l’homme à l’Escwa où le débat engagé sur le rôle que cet organisme onusien pourrait assumer à l’avenir en vue d’un développement des pays de la région s’est poursuivi en présence de nombreux intellectuels de la région. Le bilan dressé par les intervenants est particulièrement sombre : la culture avance à reculons dans notre région, entraînant dans son sillage une régression de tous les concepts et les secteurs qui s’y rapportent : les droits de l’homme, l’éducation et, de manière générale, le développement. Les orateurs ne sont pas allés par quatre chemins pour faire ressortir le fait que le déclin de la culture est en partie lié aux contraintes imposées aux systèmes d’éducation ainsi qu’aux droits de l’homme. «Il est clair qu’il est devenu pratiquement impossible de parler de développement sans s’arrêter sur les différents aspects de la culture», a déclaré M. Hazem Beblawi, secrétaire exécutif de l’Escwa. Il ne lui en faut pas plus pour lancer le débat. Et c’est un ancien ministre égyptien, M. Ismaël Sabri Abdallah, qui a donné le ton en mettant l’accent sur la crise culturelle qui affecte l’ensemble du monde arabe. «Ce serait peut-être erroné de parler de crise culturelle seulement. Nous souffrons d’une crise sociale, politique et culturelle. La communication culturelle dans le passé était beaucoup plus riche qu’aujourd’hui, puisqu’il était possible de discuter ouvertement de questions blasphématoires, ce qui est impensable de nos jours», a-t-il déclaré, estimant que même la langue arabe est en crise et qu’on assiste à un déclin aussi bien au niveau populaire qu’au niveau des intellectuels. M. Ghassan Salamé, professeur de sciences politiques à l’Université de Paris, a pour sa part mis l’accent sur le fait que la culture est exploitée à des fins politiques et que «ceux qui lient la culture et la religion entre elles provoquent le déclin de la culture». «C’est le niveau de cette culture dans un pays qui permet d’évaluer le degré de son développement ou de son sous-développement», a-t-il insisté, affirmant ne pas croire à l’existence d’un conflit culturel entre les civilisations . «Je rejette catégoriquement l’appel des organisations à un dialogue culturel entre les civilisations. C’est un piège», a-t-il encore fait valoir. Abondant dans le même sens, Mme Leyla Charaf, sénateur jordanien, a, de plus, déploré l’«accumulation de résidus culturels qui constituent un obstacle devant l’institution d’une société moderne». Elle a proposé l’organisation d’une série d’ateliers de travail pour «pouvoir dégager les principes de base d’un système d’éducation arabe», en insistant sur le rôle que l’Escwa peut jouer pour contribuer à l’élaboration de programmes d’éducation «susceptibles de renforcer la créativité des peuples et d’encourager leurs initiatives». Nombreux sont les orateurs qui ont approuvé par la suite sa proposition. Prenant à son tour la parole, M. Béchara Merhej, député de Beyrouth, s’est opposé à la proposition d’un intellectuel palestinien, M. Youssef Sayegh, pour qui le débat de l’Escwa devrait porter «sur des sujets nouveaux au lieu de s’enliser dans les éternelles discussions sur la relation entre la culture et le développement». «Au contraire, plus on débattra de cette question, plus on aura les idées claires et plus on sera en mesure de les concrétiser», a fait valoir M. Merhej, avant de faire remarquer que « les sociétés arabes craignent le progrès et le renouvellement». «C’est le résultat de leur incapacité à connaître leur culture qui est particulièrement riche. Nous sommes devenus d’excellents imitateurs de tout, sauf de ce qui est en rapport avec notre propre culture», a-t-il enchaîné. La séance de l’après-midi a porté davantage sur les dossiers de l’éducation et des droits de l’homme et presque tous les orateurs étaient d’accord sur la nécessité d’une coopération accrue entre les ONG locales, les organisations internationales et le gouvernement. Tout en convenant de l’importance des sujets discutés, M. Lakhdar Ibrahimi, secrétaire général adjoint de l’Onu, a souligné, qu’à ses yeux, le plus grave reste la corruption du système d’éducation dans les pays arabes et l’accroissement des divisions non seulement entre les pays arabes, mais au sein même de certains États de la région. Il a plaidé vigoureusement en faveur de la réforme des systèmes éducatifs au Moyen-Orient. «Si nous ne parvenons pas à réaliser ce projet, je pense qu’il y aura une crainte réelle dans la région», a-t-il ajouté.
C’était hier la journée de la culture et des droits de l’homme à l’Escwa où le débat engagé sur le rôle que cet organisme onusien pourrait assumer à l’avenir en vue d’un développement des pays de la région s’est poursuivi en présence de nombreux intellectuels de la région. Le bilan dressé par les intervenants est particulièrement sombre : la culture avance à...