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Actualités - OPINION

Une paix sans guerre

Qu’elles sont toniques, les négociations de paix à chaud, quand le canon tonne, que les déclarations surenchérissent, que la victoire ou la défaite sont encore douteuses ! Ce n’est pas forcément être un boutefeu sanguinaire que d’aimer les émotions fortes, la chute de Saïgon, les duos Kissinger-Meïr, toutes les guerres d’Indochine, l’encerclement tragique de Dien Bien Phu. Comme c’est étrange pour le Liban et le Proche-Orient de se diriger aujourd’hui vers une paix sans guerre (si on exclut les combats et les raids du Liban-Sud et les tirs d’Israël), avec des populations paisibles, une paix arrangée par la plus grande puissance du monde. Comme c’est étrange mais, il faut le dire aussi, comme c’est ennuyeux. Car, au Liban, par exemple, à part le Hezbollah, le gros des citoyens demeure indifférent à une politique intérieure que ses gouvernants ne veulent conduire nulle part, sinon à l’abolition du confessionnalisme (deux déclarations quasi identiques, et académiques, d’un Berry et d’un Hoss), joignant l’utopie au ridicule. C’est que personne n’a rien à dire, d’une part parce que Damas a enjoint de «calmer le jeu», d’autre part par timidité d’esprit. L’ennui vient aussi de la négociation globale, le vocabulaire et les paradigmes de toutes tractations, surtout à leurs début, et à froid, variant entre le scoutisme («la main sur le cœur») et les méandres de la duplicité obligée. De toute façon, la partie substantielle se jouant entre Damas et Tel-Aviv, sous le parrainage de Washington, il est possible que la Syrie et Israël portent plus d’intérêt à leur paix future que le conseil municipal de Haret Hreik chez nous. Le journaliste Patrick Seale, spécialiste du président Assad, dans une interview à L’Orient-Le Jour, a trouvé le mot juste : après la paix, le Liban et la Syrie vivront dans l’«interdépendance». Pourquoi le conseil municipal de Haret Hreik en serait-il marri ? Ou enthousiaste ? Les Anglo-Saxons sont après tout les champions du réalisme...
Qu’elles sont toniques, les négociations de paix à chaud, quand le canon tonne, que les déclarations surenchérissent, que la victoire ou la défaite sont encore douteuses ! Ce n’est pas forcément être un boutefeu sanguinaire que d’aimer les émotions fortes, la chute de Saïgon, les duos Kissinger-Meïr, toutes les guerres d’Indochine, l’encerclement tragique de Dien...