Berry met en relief le rôle de la diplomatie parlementaire

Le président de la Chambre M. Nabih Berry a réaffirmé hier l’importance du rôle de la diplomatie parlementaire libanaise, qui s’est manifesté à l’occasion des réunions de l’Union des parlementaires arabes (UPA) et qui va dans le sens de la consolidation de la position du Liban dans son conflit avec Israël. La délégation libanaise, présidée par M. Berry, a de fait pu convaincre les pays membres de l’UPA d’adopter une recommandation dont la concrétisation est de nature à favoriser la solidarité arabe, que le Liban considère comme un atout susceptible de renforcer sa position dans le cadre des négociations de paix avec Israël. Elle a aussi réussi à arracher au monde arabe la promesse d’honorer ses engagements financiers à l’égard du pays. M. Berry qui a regagné mardi soir Beyrouth, venant d’Algérie où il avait pris part à la 25e session du conseil de l’UPA et au 9e congrès de l’UPA, a tenu hier une conférence de presse, place de l’Étoile, pour exposer les résultats de sa visite à Alger. Le chef du Parlement, qui avait vivement critiqué dans son intervention devant l’UPA l’attitude des Arabes à l’égard du Liban, est revenu à la charge pour plaider en faveur d’une solidarité arabe sur laquelle le Liban compte pour faire face aux attaques et à la propagande israéliennes et qui serait dans le même temps bénéfique pour l’ensemble des États de la région. Il a souligné l’importance de la résolution de l’UPA, invitant tous les gouvernements arabes qui ont établi des relations avec l’État hébreu à mettre fin aux démarches de normalisation avec celui-ci, à fermer les bureaux ouverts par Tel-Aviv dans leurs capitales et à suspendre leur participation aux pourparlers multilatéraux. «Que nul parmi les Arabes ne pense qu’il pourra réaliser une quelconque victoire en accordant la priorité à l’intérêt de son pays plutôt qu’à l’intérêt de la région», a-t-il déclaré. Et pour preuve de l’importance de «l’impact de la solidarité arabe, aussi infime soit-elle», il a rappelé que lorsque les pays de la région ont condamné les raids israéliens contre l’infrastructure libanaise et contre l’appui américain à ces attaques, et que des manifestations anti-israéliennes et antiaméricaines ont été organisées dans plusieurs capitales, «les États-Unis ont modifié leur langage et la situation s’est quelque peu calmée au Liban-Sud» . «Cela prouve, a-t-il dit, que personne ne peut nous diviser lorsque nous formons un groupe homogène». Le chef du Parlement s’est aussi félicité de ce que l’UPA s’est fait l’écho de l’appel du Liban à la concrétisation des promesses d’aide financière faites à Beyrouth, après la fin de la guerre. «Les résolutions adoptées par les parlementaires ont permis, pour la première fois, de placer la condamnation des pratiques israéliennes et le soutien sentimental au Liban dans un cadre dépassant la simple rhétorique. Malheureusement, l’appui exprimé au Liban ne relève pas du concret, en dépit du respect que nous devons à toutes les positions en notre faveur». «Mais le Liban a besoin de beaucoup plus que cet appui, en raison de tout ce qu’il endure», a-t-il déclaré. M. Berry a mis l’accent sur les problèmes financiers «depuis l’invasion israélienne de 1978» avant de rappeler la résolution de l’UPA invitant les gouvernements arabes à commencer, à partir de cette année, à honorer leurs engagements à l’égard du Liban et à financer, chacun, l’exécution d’un programme de développement au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest. Selon les explications du chef du Parlement, les Arabes avaient promis au Liban la somme de deux milliards de dollars à titre d’aide, dont seulement 400 millions ont été déboursés. Les pays arabes doivent encore accorder au Liban un milliard 600 millions de dollars. «Nous ne leur imposons rien. Nous ne leur demandons que ce qu’ils ont promis», a-t-il enchaîné, avant de rappeler les autres résolutions de l’UPA dont les réunions ont pris fin mardi soir, à Alger.