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Actualités - ANALYSE

Les arrangements d'avril ont-ils reçu le coup de grâce ?

Des sources diplomatiques libanaises redoutent le parti-pris dont les États-Unis font preuve en ce moment en faveur d’Israël. Selon ces sources, la récente décision israélienne de confier à une troïka présidée par Ehud Barak le pouvoir de décider de représailles contre des objectifs civils au Liban, sans en référer au cabinet de sécurité, équivaut à dénoncer les arrangements d’avril. Plus même, à détruire petit à petit, l’économie libanaise et à faire fuir les capitaux. Le prétexte invoqué par Israël, selon lequel les attaques contre ses soldats dans la bande frontalière partent de zones civiles, ne tient pas, ajoutent ces sources. Il s’agit tout simplement de la mise à exécution de la «politique de la terre brûlée» dont le ministre des Affaires étrangères David Lévy avait menacé le Liban. Selon les sources diplomatiques citées, la «compréhension» dont Washington a fait preuve à l’égard du Premier ministre israélien, qui a affirmé «ne plus être en mesure de supporter sans réagir la mort de soldats israéliens supplémentaires» au Liban-Sud, est «un facteur négatif». Cette compréhension US encourage Israël dans sa politique agressive. Preuve en est, la formation de la troïka présidée par Barak. Le Liban, pour sa part, exige la convocation dans les plus brefs délais du comité de surveillance, et bénéficie en cela de l’appui de la France. Israël cependant n’est pas pressé de revenir à un accord dont le temps a prouvé qu’il lui est défavorable et cherche à en modifier les termes par l’instauration d’un cessez-le-feu au Sud, qui reviendrait à une neutralisation de la Résistance. Tout en déplorant les raids israéliens contre l’infrastructure libanaise, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright, ne voit pas d’un mauvais œil la rupture, ou du moins la suspension provisoire, des arrangements d’avril. Cette mise en veilleuse permet, selon Washington, de rétablir l’équilibre stratégique entre Israël et le Hezbollah. Contrairement à ce que l’on croit, cette parité, selon la source citée, instaure une espèce d’équilibre de la terreur qui devrait pousser les parties en conflit à reprendre le chemin de la table de négociations. Et de rappeler les propos de Mme Albright affirmant devant la commission des affaires internationales de la Chambre des représentants de son pays que «la poursuite des attaques du Hezbollah empêche la reprise des réunions du groupe de surveillance». Des propos qui sont en contradiction avec ceux de l’ambassadeur américain au Liban David Satterfield qui a souhaité sans équivoque la reprise des réunions du comité de surveillance. Il faut craindre, toutefois, qu’ en attendant que la dissuasion fasse ses effets, et que l’on reprenne le chemin de Naqoura, le Liban n’ait encore à souffrir de nouvelles attaques israéliennes.
Des sources diplomatiques libanaises redoutent le parti-pris dont les États-Unis font preuve en ce moment en faveur d’Israël. Selon ces sources, la récente décision israélienne de confier à une troïka présidée par Ehud Barak le pouvoir de décider de représailles contre des objectifs civils au Liban, sans en référer au cabinet de sécurité, équivaut à dénoncer les...