Lahoud : la troïka destructrice israélienne, une violation de l'accord de 96

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a vu dans la décision israélienne de confier à une troïka dirigée par le Premier ministre, M. Ehud Barak, la décision de lancer des raids aériens contre des infrastructures civiles au Liban, une violation «flagrante» des arrangements d’avril 1996. Il a en outre réceptionné hier le don de cinq millions de dollars offert au gouvernement par le prince Walid ben Talal. «La communauté internationale, qui est témoin des agressions quotidiennes d’Israël contre le Liban, prend connaissance aujourd’hui d’un nouvel exemple des pratiques ignobles de l’ennemi qui a formé une troïka destructrice», pour décider des raids contre des objectifs civils au Liban, a déclaré le chef de l’État. Il a estimé que cette décision de Tel-Aviv «constitue en soi une violation flagrante des arrangements d’avril». Le général Lahoud a toutefois minimisé son importance, affirmant à ce sujet : «La décision adoptée par l’ennemi n’affectera en rien le choix de la Résistance auquel le Liban reste attaché jusqu’à la libération des parties occupées de son territoire, la récupération de ses droits et l’instauration d’une paix juste et durable dans la région». Dans la journée, le chef de l’État a reçu Mme Mona el-Solh qui lui a remis le don de cinq millions de dollars offert par son fils, le prince Walid ben Talal, à la suite de la destruction de trois sous-stations électriques par l’aviation israélienne. Mme Solh était accompagnée du ministre de la Santé, M. Karam Karam. Le général Lahoud s’est félicité de l’initiative du prince séoudien «qui a exprimé une nouvelle fois sa loyauté envers sa deuxième patrie, le Liban». Il a reçu par la suite le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, M. Ali el-Khalil, puis l’ambassadeur du Japon, M. Matsushiro Horiguchi. Parmi les visiteurs du chef de l’État, le président de l’Université américaine, M. John Waterburry, et le président élu de la Fédération internationale des avocats, M. Antoine Akl. Le président Lahoud s’est félicité de l’élection d’un avocat libanais à la tête de cet organisme, ajoutant qu’elle constitue «une source de fierté pour le Liban». Il y a lieu de noter que la fédération regroupe près de deux millions d’avocats des quatre coins du monde.