Lévy critique les propositions de Mofaz de tirer sur des villages libanais

Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy a critiqué hier soir la proposition de l’armée de répliquer aux attaques du Hezbollah en tirant sur les villages du Liban-Sud au risque de mettre en danger la population civile. «Là où il faut frapper, nous frapperons, mais il faut tout faire pour que des civils innocents au Liban ne soient pas atteints», a affirmé M. Lévy à la télévision publique israélienne. M. Lévy répondait aux recommandations du chef d’état-major le général Shaoul Mofaz, qui avait déclaré auparavant qu’il allait «recommander mercredi au cabinet de sécurité d’ordonner à l’armée d’attaquer avec précision le Hezbollah partout où il se trouve, y compris dans les villages d’où il attaque les soldats (israéliens) tout en évitant de faire des victimes civiles». Le général Mofaz s’exprimait à la télévision après une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset. «Le Hezbollah enfreint systématiquement les accords de 1996», avait-il dit. Selon ces accords, Israël et le Hezbollah se sont engagés à ne pas prendre pour cibles les civils de part et d’autre de la frontière internationale et à ne pas tirer ou mener des opérations à partir de zones habitées. L’armée israélienne reproche au Hezbollah d’avoir installé des positions de tir au cœur ou à proximité immédiate de villages pour éviter des représailles israéliennes. M. Lévy a estimé que le général Mofaz «aurait mieux fait de présenter ses recommandations au gouvernement, commandant suprême des forces armées, au lieu de s’adresser auparavant aux médias». «C’est ainsi que les choses doivent se passer, car c’est le gouvernement qui décide», a ajouté M. Lévy. Au sujet des négociations de paix avec la Syrie, bloquées depuis le 10 janvier, le chef de la diplomatie israélienne a estimé que «c’est à la Syrie de prouver qu’elle souhaite la paix en ne donnant pas, comme elle l’a fait récemment, son feu vert à des attaques du Hezbollah pour faire couler le sang des soldats israéliens». Selon lui, «Israël n’a aucune intention de ramper devant la Syrie».