Cinéma - Le créateur du mythe de BB est mort à 72 ans d'un cancer Roger Vadim, le touche-à-tout surdoué (photos)

Roger Vadim est décédé vendredi à Paris des suites d’un cancer à l’âge de 72 ans. Il restera dans l’histoire du cinéma comme le créateur du mythe Brigitte Bardot avec «Et Dieu créa la femme», tourné en 1956. Metteur en scène et réalisateur de plus de 20 films, souvent mal accueillis par la critique, Roger Vadim Plemiannikov a été un touche-à-tout surdoué et un découvreur de talents féminins, de BB à Catherine Deneuve ou Jane Fonda. Né le 26 janvier 1928 à Paris, d’un père vice-consul de France et d’une mère à la vocation de comédienne inassouvie, il se présentera au cours de Charles Dullin. Sur 50 candidats, deux seront reçus : Vadim et le futur mime Marceau. Une vocation théâtrale qui ne dure pas puisqu’il se tourne vers le scénario, devient l’assistant de Marc Allégret puis s’essaie à la mise en scène avant de faire du journalisme à Paris-Match de 1953 à 1955. Le tournant de sa carrière se situe en 1956. Cette année-là, il signe la mise en scène de Et Dieu créa la femme. Le film fait scandale mais connaît une notoriété mondiale. Il y fait exploser une jeune inconnue, Brigitte Bardot, épousée en 1952. Celle-ci personnifiera la «première» rébellion de la jeune génération, issue de la bourgeoisie française, contre la morale et les principes établis de la société. Les Brigitte en vichy rose, chignon choucroute et taille fine seront légion. Après Sait-on jamais et Les bijoutiers du clair de lune , décevants, Roger Vadim s’attaque en 1959 aux Liaisons dangereuses avec Gérard Philipe et Annette Stroyberg, épousée en 1958. La critique lui reproche à nouveau d’outrager les bonnes mœurs. Le réalisateur se défend, affirmant vouloir attaquer la morale de la société dont il refuse les tabous. Talent gâché ? Touche-à-tout, il connaîtra beaucoup d’échecs et on lui reprochera souvent son laisser-aller, le caractère superficiel et inachevé de son travail et, somme toute, son talent gâché. En 1963, il tourne Le vice et la vertu avec sa compagne Catherine Deneuve qui lui donnera, à 18 ans, un fils, Christian, et en 1968, Barbarella avec son épouse Jane Fonda à laquelle, avec Pygmalion une fois de plus, il donnera une dimension extraterrestre. Roger Vadim s’est toujours dit «démodé» parce qu’ «à la mode du futur». En 1975, il épouse sa quatrième femme, Catherine Schneider. En 1986, Vadim fait à nouveau scandale avec un livre de mémoires, D’une étoile l’autre, une chronique légère de ses relations avec Brigitte Bardot, Catherine Deneuve et Jane Fonda. Il aura consacré pas moins de cinq livres à «ses femmes» et à ses mémoires. Le dernier (1993) a un titre significatif: Le goût du bonheur. En 1987, il signe son dernier film, une version années 80 de Et Dieu créa la femme. Roger Vadim avait récemment refait de la mise en scène au théâtre et tourné des téléfilms avec l’actrice Marie-Christine Barrault, qu’il épouse en 1990. Il montera notamment au théâtre en 1991 Même heure l’année prochaine de Bernard Slade avec Victor Lanoux. Le thème de la famille éclatée, qu’il connaissait bien d’expérience, le fait revenir à la télévision avec deux téléfilms à succès La nouvelle tribu en 1996 et Un coup de baguette magique l’année suivante. Roger Vadim était père de quatre enfants, tous nés d’unions différentes.